Publié dans Politique

Johary Rajobson, SG de l’AVI - « Développement économique rime avec stabilité politique »

Publié le lundi, 19 août 2024



Ancien sénateur et ancien haut fonctionnaire dans les ministères du Tourisme et des Postes et Télécommunications, ainsi que responsable actuel au ministère des Mines et des Ressources stratégiques, Johary Rajobson a partagé son analyse de la situation politique du pays. Le secrétaire général du Parti Asa Vita no Ifampitsarana (AVI), s’exprimant néanmoins en son nom personnel, a affirmé que la stabilité politique est une condition essentielle pour le développement du pays.

La Vérité (+) : Quel point de vue avez-vous de la situation politique à Madagascar dernièrement ?
Johary Rajobson (-) : Deux élections importantes se sont déroulées dernièrement, à savoir d’une part la présidentielle, et d’autre part les élections législatives. Le Gouvernement a également acté la tenue des élections  municipales et communales en fin d’année. La mise en place de ces institutions favorise le bon fonctionnement de la démocratie et la stabilité politique du pays.
(+) : Comment ces élections impactent-elles la stabilité politique à Madagascar ?
 (-) :  Les élections présidentielle et législatives récentes sont un pas notable vers la stabilité politique à Madagascar, en ce sens qu’elles ont permis au pays d’avoir un président démocratiquement élu et reconnu par la communauté internationale, ainsi que de désigner une majorité à l’Assemblée nationale. Ces avancées sont importantes notamment pour encourager les investissements. Cependant, la stabilité complète dépendra aussi de la résolution des tensions politiques qui peuvent subsister.
(+) : C’est-à-dire ? Quels défis restent à surmonter pour garantir une stabilité politique plus complète à Madagascar ?
(-) : Des défis persistent en effet. Les faits et autres polémiques politiques peuvent et continuent encore de générer des incertitudes et freiner les investissements. Pour assurer une stabilité politique durable, il est crucial de résoudre ces tensions et d'établir un climat de confiance  pour les acteurs du secteur privé.
(+) : Quel rôle le Gouvernement doit-il jouer pour renforcer encore plus la stabilité politique et encourager le secteur privé ?
(-) : Le Gouvernement doit envoyer des signaux forts et clairs au secteur privé. Cela implique de renforcer le dialogue entre les parties prenantes et d’instaurer un dialogue permanent. Il est également important de mettre en place des mesures incitatives pour attirer les investisseurs. L’organisation de roadshows à l’international pour promouvoir l’investissement à Madagascar, est une piste qui doit être creusée. Les trois piliers du Président Andry Rajoelina — la bonne gouvernance, la promotion de l’industrialisation et le développement du capital humain — vont dans le bon sens. Personnellement, j’espère que le nouveau Gouvernement sera aussi capable de répondre aux desiderata des membres du secteur privé.
(+) : Comment le Parti Asa Vita no Ifampitsarana (AVI) compte soutenir la stabilité politique et le développement économique ?
(-) : Notre parti est engagé pour la bonne gouvernance, le respect des principes démocratiques et un développement équilibré de toutes les régions. Nous croyons que ces principes sont essentiels pour établir une stabilité politique solide qui est la base d’un développement économique durable.
(+) : Comment les récentes reconnaissances internationales telles que la nomination d’un Malgache à la tête du secrétariat de la Commission de l'océan Indien et de Madagascar à la tête de la SADC en 2025, influencent-elles le développement de Madagascar ?
(-) : Ces reconnaissances sont très bénéfiques pour Madagascar. Elles montrent que le pays est respecté au niveau régional et international. La diplomatie de la Grande île rayonne à l’international. Cependant, pour maximiser ces avantages, il est important d’assurer une stabilité politique continue qui permettra de concrétiser pleinement ces opportunités de développement.
(+) Vous avez parlé plus haut de Gouvernement. Celui-ci sera mis en place incessamment. Quels doivent être, selon votre avis, les critères primordiaux pour la formation de celui-ci ?
(-) : Nous avons besoin d'un Gouvernement composé de politiciens expérimentés dans la gestion des affaires nationales, et des techniciens de haut niveau. L’intégrité doit aussi être un critère essentiel dans les nominations. Mais surtout, il faut des personnes qui sont capables de mettre en œuvre le programme présidentiel. Et comme cité auparavant, il faut un Gouvernement apte à répondre aux desiderata des membres du secteur privé.
(+) : L’AVI va-t-il participer aux prochaines élections municipales et communales ?
(-) : Comme tout parti qui se respecte, l’AVI va participer aux élections municipales et communales. La décision d’y participer fait partie des résolutions prises lors de notre Conseil national. L’AVI va présenter des candidats sous ses propres couleurs. Mais il n’est également pas exclu que certains de nos membres portent les couleurs d’une plateforme commune avec d’autres formations politiques, si des accords sont trouvés.
(+) : Un avis sur la candidature de l’Opposition à la Mairie de la Capitale Antananarivo ?
(-) : L’esprit de vengeance ne doit pas primer dans ce genre de situation. L’esprit de patriotisme et de développement doit être le seul moteur des politiciens. Les électeurs vont choisir ceux qu’ils souhaitent voir les diriger. Le pouvoir leur appartient. Et je les invite à  faire le meilleur choix.
(+) : Le mot de la fin ?
(-) : La Grande île peut compter sur des potentialités humaines économiques et financières nécessaires pour l’aider à aller de l’avant. En outre, le Président de la République a une vision assez claire. Il faut l’appuyer pour la réalisation de celle-ci. Il est crucial que chacun d’entre nous, en tant que citoyen, acteur économique ou acteur politique pro-pouvoir ou d’opposition, contribue à renforcer la stabilité, seule garante du développement durable du pays.
 
Recueillis par Lalaina A.

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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