Publié dans Politique

672 millions d’ariary détournés - Un chef de service du MEF et ses complices sous les verrous

Publié le jeudi, 13 février 2025
« Se faire de l’argent sur le dos des aînés, direction à la prison d’Antanimora pour six agents du MEF» « Se faire de l’argent sur le dos des aînés, direction à la prison d’Antanimora pour six agents du MEF»

La tolérance zéro face à la corruption affiche clairement ses couleurs dans le paysage administratif malgache. En effet, un chef de service et 5 complices du ministère de l’Economie et des Finances (MEF) vont passer du temps à l’ombre après le démantèlement de leur réseau grâce à une opération du Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO). Cette enquête, fruit de la nouvelle Stratégie nationale de lutte contre la corruption, a dévoilé un système de détournement de fonds qui a sévi depuis 2020, permettant à ses initiateurs d’empocher illicitement près de 672 millions d’ariary. Au cœur du scandale, neuf pensions fictives ont servi de vecteur principal à ces manœuvres frauduleuses, révélant un mécanisme de corruption tristement ingénieux. Le chef de Service de l’ordonnancement des dépenses de pensions (SODP), épaulé par cinq complices au sein du ministère et des faux pensionnaires, jouait un rôle central dans ce stratagème. Leur méthode reposait sur l’ouverture de comptes bancaires à des noms empruntés, prévus exclusivement pour recevoir l’argent détourné. 

L’AUGURE pension, la faille !

La fraude a pu prospérer grâce à l’infiltration illégale dans la base de données de l’Application unique pour la gestion uniforme des ressources humaines de l'Etat (AUGURE) pour la pension, rendue possible par la connivence d’un agent du service informatique. En y insérant des bénéficiaires fictifs et en validant des paiements frauduleux, ce groupe a exploité les failles du système pendant des années avant que leur manège ne soit mis à nu. Le micmac s’est écroulé en février 2025, lorsqu’une dénonciation anonyme déclenche la fin de ce vaste réseau. Les principaux accusés, notamment les agents du SODP ainsi qu'un complice clé, ont dû répondre de leurs actes devant le procureur de la République près du Pôle anti-corruption d’Antananarivo. Les inculpations incluent faux et usage de faux, abus de fonction, enrichissement illicite et détournement de fonds publics. Si certains ont été placés en détention préventive à la Maison centrale d’Antanimora, d'autres sont soumis à un contrôle judiciaire serré. Cette action en justice souligne l’engagement renouvelé des autorités malgaches à briser le cycle de l'impunité, si souvent associé aux détournements de fonds publics. En arrêtant ces individus, la Justice malgache envoie un signal fort. Toutefois, au-delà des procédures judiciaires, des efforts supplémentaires sont attendus pour garantir que les fonds spoliés soient récupérés et réinjectés dans le trésor public. 

Nikki Razaf

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Editorial

  • Que d’un raccourci !
    On n’en finit … jamais d’épiloguer sur la galère que la Société nationale d’eau et électricité fait subir aux pauvres et impuissants abonnés. Il n’y a pas un jour ou une nuit sans que la JIRAMA fasse la sienne. D’après les constats quotidiens de tous, les délestages et les coupures se durcissent au fil du temps. Sur le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA), c’est le gala ininterrompu des coupes et des arrêts des machines et appareils ménagers. Ampoules, frigos et autres machines délicates risquent fort d’être endommagées. Au beau milieu du souper, en pleine concentration d’une séance de film, en plein travail dans les ateliers de soudure, en pleine coupe de cheveux ou brushing dans les salons de coiffure, en pleine concentration d’un travail de connexion dans un cybercafé, etc. les coupures intempestives du courant gâchent tout ! La vie quotidienne, de jour comme de nuit, des usagers de la JIRAMA…

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