Publié dans Politique

Projet Base Toliara - Le Président Rajoelina engage le dialogue à Ankilimalinike

Publié le dimanche, 18 mai 2025

Apaiser les inquiétudes. Tel a été l’objectif premier de la visite du Président de la République Andry Rajoelina, accompagné de son épouse Mialy Rajoelina,  dans la Commune d’Ankilimalinike, District de Toliara II, dans la matinée de samedi dernier. Une descente sur le terrain, mise à profit par le Chef de l’Etat pour distribuer des Vatsy Tsinjo, Hazavana ho anao, à environ 3.500 locaux en situation de vulnérabilité. Cela a aussi été l’occasion d’une rencontre directe avec les populations concernées par le projet minier Base Toliara. Une délégation gouvernementale, dirigée par le Premier ministre Christian Ntsay, ainsi que des parlementaires, ont également pris part à cette visite.

Face à une population nombreuse, le Chef de l’Etat a tenu à rassurer. « J’ai entendu vos voix et vos appels. Je suis venu ici non pas pour imposer, mais pour écouter et avancer ensemble », dit-il. Une démarche qui marque une volonté claire d'établir le dialogue autour du projet minier.

Et lui de rappeler ainsi que le projet Base Toliara, initié en 2006, avait été suspendu en 2019 sur sa décision en raison de craintes exprimées par la population. Après six années de négociations avec l’entreprise américaine porteuse du projet, un nouveau permis d’exploitation a été délivré en novembre 2024. Le Président a tenu à rappeler que ces discussions avaient été menées « dans l’intérêt du peuple malgache », avec un accent sur le respect de l’environnement et le développement local.

Le nouveau cadre contractuel prévoit une contribution annuelle de 180 millions de dollars par la société Base Toliara, une manne qui sera soumise au vote du Parlement. De plus, 4 millions de dollars, soit environ 18 milliards d’ariary, seront consacrés chaque année à des projets sociaux dans les Communes riveraines. Ecoles, hôpitaux, infrastructures hydrauliques, formations agricoles et maisons communautaires figurent parmi les premières retombées promises. « Si toutes les exploitations minières avaient été négociées de cette manière, nous n’aurions plus besoin de bailleurs de fonds », a lancé le Président.

Manque d’informations

Le fait notable de cette rencontre est la parole qui a été donnée aux opposants au projet, dont le colonel Fanampera, symbole local de la contestation. Ceux-ci ont exprimé leurs inquiétudes, principalement liées au manque d’informations et de transparence, mais ont tous salué l’initiative présidentielle d’un dialogue direct.

« Le manque d’explications a été la source de nos doutes. Aujourd’hui, nous avons eu des réponses », a reconnu un représentant de l’association « Mazoto ». Ce dernier a affirmé que les opposants sont désormais prêts à suivre « la voie tracée par le Président ». Un enthousiasme partagé par la population. 

Lors de la rencontre, le ministre des Mines, Olivier Herindrainy Rakotomalala, a tenu à clarifier plusieurs points techniques, ayant suscité les craintes des locaux. L’exploitation se fera à 15 mètres de profondeur, sur 6 % des terres, à 8 km du village de Ranobe, dit-il. L’eau utilisée proviendra de forages avec un système de recyclage, évitant toute pression sur les ressources locales en eau potable. Par ailleurs, la forêt de baobabs ne sera pas affectée, aucun permis d’exploitation n’ayant été accordé dans cette zone protégée.

 « Ce projet a parfois été source de division. Mais ce n’est pas nous qui sommes divisés, ce sont les idées de certains qui cherchent à nous séparer. Aujourd’hui, nous choisissons de nous unir autour du développement », a conclu le Président Rajoelina à cette occasion. Il a réitéré que les accords négociés ne lui ont apporté aucun avantage personnel, affirmant agir « pour les générations futures ».

 

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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