L’AGOA (African Growth and Opportunity Act), mécanisme de préférences commerciales offert à Madagascar et à plusieurs pays africains, a pris fin le 30 septembre sans être renouvelé. Depuis le 1er octobre 2025, les produits textiles en provenance de la Grande île sont donc frappés de 45 % de taxes à leur entrée sur le sol américain.
« C’est quasiment plus que nos bénéfices », se désole cette responsable.
Face à la situation, certaines entreprises tentent de négocier un partage de la charge fiscale : un tiers supporté par le client américain, un tiers absorbé par le fabricant malgache, et le dernier tiers répercuté sur l’acheteur final.
Pour les industriels, les 30 % de droits de douane normaux étaient encore prévisibles. Mais personne ne s’attendait aux 15 % de surtaxe additionnelle décidée par l’administration Trump, perçue comme une taxe punitive. Ce choc, appliqué dans un délai très court, bouleverse l’ensemble du secteur.
Quelles alternatives pour le textile malgache ?
Il s’agit du choix commercial de Washington, sur lequel aucun pays africain bénéficiaire de l’AGOA n’a aucun levier. Dans l’urgence, beaucoup cherchent à se tourner vers l’Union européenne, où l’accord de partenariat économique intérimaire garantit un accès en franchise de droits et sans quotas. D’autres explorent déjà le marché africain dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale, même si le pouvoir d’achat reste encore limité sur le continent. D’autres envisagent une montée en gamme en se spécialisant dans le textile éthique et durable. Cette réorientation, qui demande des investissements et du temps, apparaît comme une question de survie pour les usines malgaches fragilisées par la fin de l’AGOA et la surtaxe.
L.R.