Publié dans Politique

Changement de régime - Ni chasse aux sorcières, ni impunité

Publié le mardi, 22 janvier 2019

Un vent de panique souffle sur des anciens hommes forts du régime d'Hery Rajaonarimampianina depuis la chute de l'ancien Président malagasy, largement battu au scrutin présidentiel du mois de novembre dernier. Le nouveau pouvoir veut lâcher ses limiers sur les traces de tous ceux soupçonnés d'avoir puisé inconsidérément dans les caisses de l'Etat à seule fin de s'enrichir. Lors de son premier discours, à la suite de sa prestation de serment samedi dernier, Andry Rajoelina a affirmé sa volonté de mettre fin à l'impunité et d'instaurer des règles de bonne gouvernance afin de rétablir l'image de l'Etat aux yeux de ses concitoyens et de l'étranger.

Le nouveau Président de la République a lancé un avertissement solennel à l'encontre de ceux qui seraient tentés de faire de l'abus de pouvoir, de faire de la gabegie, des auteurs de gaspillage, des coupables de passation de marchés publics illicites et aux personnes tentées de faire du détournement de deniers publics. Le nouvel homme fort du pays veut partir sur  de bonnes bases. Le cas des anciens dignitaires du régime HVM retient l'attention des observateurs. Beaucoup se rappellent en effet des méfaits commis par des ministres, parlementaires et autres hauts fonctionnaires de l'Etat durant l'ancien régime. Nombre d'entre eux sont des présumés auteurs et/ou des complices de malversations, de détournement, d'octroi de marchés fictifs, de tacite reconduction de marchés, procédures de passation de marchés en l'absence de concurrence, absence de recours à l'appel d'offres public, opérations de commande à l'abri de toute concurrence. Pour ne citer que le cas de l'opérateur économique réputé très proche du couple présidentiel, Mbola Rajaonah ou encore de plusieurs ministres des différents Gouvernements sous Hery Rajaonarimampianina. Plusieurs personnalités de cet ancien régime ont également vu leurs noms associés à des trafics illicites en tout genre, tels que le bois de rose. Bon nombre d'observateurs estiment qu'un assainissement s'avère être nécessaire. Quid également de l'enrichissement sans cause de certains hauts dignitaires de l'ancien régime ? Pour ne citer que les exemples d'un ministre qui a acquis un club de loisir réputé de la Grande-île ou de cet autre ministre du régime HVM qui a acquis un appartement d'une valeur de 800 millions d'ariary… Des enquêtes et des procès  contre ces hauts dignitaires du régime HVM seraient tout sauf des surprises, si l'on se réfère aux propos des nouveaux tenants du pouvoir. Contrairement à ce que craignent les affidés de l'ancien régime, il ne s'agirait pas d'une chasse aux sorcières animée par la vengeance, mais une application du droit. Pour beaucoup d'observateurs, lancer des enquêtes pourrait être perçu comme un signal envoyé par l'actuel homme fort d'Iavoloha. La Justice enquêtera et tranchera.

L.R.

 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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