Publié dans Politique

Vente du jardin d’Antaninarenina et CEG Analamahitsy - Qui sont les membres de la mafia

Publié le mardi, 05 mars 2019

Hajo Andrianainarivelo, ministre de l’Aménagement du territoire, révélait l’existence d’un réseau spécialisé dans la vente et l’achat illicites de terrains. Il a  fait cette révélation lors de sa descente à  la manifestation des simples citoyens qui refusent la vente du jardin d’Antaninarenina. Hajo Andrianainarivelo a pointé du doigt des employés de la Commune urbaine d’Antananarivo, du domaine et du Tribunal comme membres de ce réseau qualifié par les observateurs comme une véritable mafia. « Vous saurez bientôt les vrais coupables de ces ventes des terrains communaux de ces dernières années. A notre niveau, je déclare solennellement que le jardin d’Antaninarenina restera un domaine public comme il l’est depuis toujours », a promis le ministre de l’Aménagement.

Tout le monde espère que cette déclaration a été suivie d’effet et obtienne le résultat escompté contrairement au sort de la villa Elisabeth, domicile du défunt Président Zafy Albert. Cette demeure est, en effet, tombée entre les mains d’un particulier indopakistanais à cause de l’incompétence du précédent régime qui a tapé à la mauvaise porte. Finalement, les actions entreprises par Rabenjamina Ramanantsoa, ministre de l’Aménagement du régime Rajaonarimampianina, Vonintsalama Andriambololona, ministre des Finances, et consorts n’étaient que des gesticulations pour amadouer une population en furie. Gageons que cette fois-ci, l’action de l’Etat aboutisse bien que certains esprits commencent à appréhender une suite sans lendemain.

Quinze jours après cette déclaration tonitruante du ministre Hajo Andrianainarivelo, tout le monde attend en effet la suite. Soit, le début d’une vaste arrestation des trafiquants de papiers ou faussaires et ce à tous les niveaux des entités susceptibles concernées par ces affaires. Pour l’instant, c’est le silence total comme si un ange passait.

Les dossiers du jardin d’Antaninarenina et le terrain du CEG Analamahitsy sont fortement liés. En effet, l’acquéreur de ces biens de la Commune urbaine d’Antananarivo n’est que la même personne. C’est une femme répondant au nom de Razaiarimanga Marie Meltine à qui Lalaina Berthnès, président du conseil municipal de la CUA de l’époque, a vendu en 1998 une partie du jardin d’Antaninarenina, appelé dans le jargon du domaine la parcelle « Marché du Zoma » et le terrain du CEG Analamahitsy. Le plus intrigant, c’est que cette Dame ne s’est manifestée que 20ans plus tard pour enregistrer ses « biens ». Elle n’a émis aucun avis contradictoire, en citant par exemple le cas du jardin d’Antaninarenina, quand les autorités s’y étaient  déplacées en 2013 pour inaugurer sur le terrain de Razaiarimanga Meltine la nouvelle structure de l’ORTANA (Office régional du tourisme d’Analamanga). Aujourd’hui, avec la flambée des prix, l’heureuse propriétaire amasserait à bas mots des milliards d’ariary pour des terrains qu’elle a payés d’une bouchée de pain à l’époque.  6 millions d’ariary, d’après les actes de vente signés par le vendeur et l’acquéreur. Quel flair pour cette femme d’affaire de 45 ans à la période de vente…

Mais certains se demandent si cette Dame existe vraiment. En effet, ceux qui ont intenté un procès contre Razaiarimanga Marie Meltine n’ont jamais eu l’occasion de la croiser. Elle s’est fait toujours représenter par ses avocats, ce qui est d’ailleurs son droit absolu, à chaque occasion, selon ses adversaires.

En parallèle de ces ventes juteuses à Razaiarimanga Marie Meltine du jardin d’Antaninarenina et du terrain Analamahitsy, Lalaina Berthnès a été également « gentil » avec une autre Dame  en lui cédant une autre partie de la parcelle dite « Marché du Zoma » de la propriété « Florida ». Il s’agit du terrain en pente situé en face du bâtiment technique de TELMA et de la Chambre de commerce à Antaninarenina. Cette surface, recouverte jadis par des arbres et qui s’est avérée un lieu de repos pour les travailleurs du coin ou des passants, a été vendue à une certaine Sophie Marie à 10.000 fmg le m2, le 5 avril 1999. Un terrain de 1927 m2, elle a ainsi payé la modique somme de 19 millions de fmg…

L’Etat réclame aujourd’hui la réintégration de ces terrains communaux cédés illicitement et compte poursuivre les auteurs et complices. Wait and see….

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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