Grande fut tout de même la surprise du poursuivant en prenant connaissance que la Dame circulait librement en ville et a même passé les fêtes de fin d’année 2018 à Mahajanga. Soit à plus de 550 km de la maison d’arrêt d’Antanimora là où elle est censée pourtant s’y trouver depuis son incarcération. L’audition de la Police, suite à cette saisine du poursuivant, a permis de savoir que C.R. a obtenu une évacuation sanitaire à l’hôpital de Befelatanana au mois de décembre dernier avec un séjour de 45 jours. C’est ce qu’a, du moins, déclaré les agents pénitentiaires, interrogés sur « cette liberté non autorisée » de la prévenue. Seulement, cette dernière n’a jamais mis les pieds dans cet établissement hospitalier et n’y a même pas passé une journée, selon les dires des responsables de l’hôpital. Interrogée par la Police, C.R. n’a pas nié son absence à l’hôpital étant donné qu’elle n’en a pas fait la demande. Selon la prévenue, elle aurait donné 2 millions Ar à une responsable de la prison d’Antanimora pour y pouvoir sortir et de circuler librement. Ainsi, elle sous-entend qu’il n’a jamais été question d’évacuation sanitaire ou séjour hospitalier. De cette déclaration, infirmée d’ailleurs par les pénitentiaires, un air de corruption plane dans l’air. Les antagonistes se sont retrouvés hier au palais d’Anosy devant le procureur pour s’expliquer sur ces contradictions flagrantes. Mais, comme le poursuivant a déjà déposé également de doléance au BIANCO, c’est à ce dernier d’en donner suite et de transmettre le dossier auprès du Pôle Anti- corruption (PAC). Ces étapes effectuées, les agents pénitentaires, la prévenue et les responsables de l’établissement hospitalier feront face, ce jeudi, au juge d’instruction du PAC.
La Rédaction