« Ma volonté est que nous ayons un dialogue pour arriver à une solution commune et que le traitement du dossier se fasse dans le cadre bilatéral et non par un recours judiciaire ou des instances internationales », plaide de son côté Emmanuel qui apparemment épouse le dicton français, « vaut mieux un mauvais arrangement qu’un bon procès ». Le dialogue amorcé et les négociations désormais sur les rails, l’espoir est de mise du côté des Malagasy, toutes tendances politiques confondues, après ce terrain d’entente trouvé par les deux Présidents de la République. Certes, des extrémistes tant français que malagasy jouent la fausse note mais l’essentiel c’est que la volonté d’aller vers l’avant est manifeste. Auparavant en effet, la demande de la partie malagasy lancée par les Présidents Didier Ratsiraka et Hery Rajaonarimampianina était tombée dans l’oreille d’un sourd. Et depuis 1973, date à laquelle Madagascar a émis aux Nations unies son souhait de reprendre la possession de ces îles éparses, un dialogue de sourd s’est installé. Pire, le ton s’est durci comme l’atteste la présence des militaires français dans ces îles depuis 1980 et l’arrestation des petits pêcheurs malagasy surpris dans « leur propre » zone maritime.A noter qu’au lendemain de la prise de pouvoir de l’Etat français à Madagascar (1896), l’administration de l’hexagone a décrété que Madagascar et ses dépendances, en l’occurrence les îles éparses, faisaient partie de l’empire français. Ce qui signifie que la France ne niait pas l’appartenance de ces îles à Madagascar. Or, elles furent séparées, administrativement, à la Grande île à la remise de l’indépendance en 1960 et rattachées par décret à la France.
Espérons que ce long débat autour de ces îles touche à sa fin. Et que le Président français ne vienne les mains vides à Madagascar, s’il accepte le statut d’invité d’honneur que lui a gratifié le Président Rajoelina à la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar, mais avec un dossier bien ficelé concrétisant la restitution de ces cinq îles éparses. A moins que cela se réalise bien avant…
La rédaction