Publié dans Politique

Contentieux sur les îles éparses - Décision franco- malagasy avant le 26 juin 2020 !

Publié le jeudi, 30 mai 2019

Commission mixte et dead-line. Pour la première fois, la France et Madagascar parlent d’une même voix concernant leurs différends sur les îles éparses. Les Présidents Emmanuel Macron et Andry Rajoelina ont annoncé à la conférence de presse commune à l’issue de leur entrevue de 45 minutes mercredi qu’ils sont tombés d’accord sur deux points quant au traitement de ce dossier épineux concernant les cinq îles autour de Madagascar. Il s’agit entre autres de la mise en place d’une commission mixte pour étudier l’affaire et de proposer les solutions d’un côté et la date limite de l’annonce des résultats de ses travaux avant le 26 juin 2020. Une date symbolique choisie  non pas par hasard car elle marque le 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar, après 64 années de colonisation jalonnées par la mort de plusieurs milliers de Malagasy avides de retrouver leur souveraineté nationale.
La séparation de ces îles éparses à la Grande île figure parmi « les séquelles de l’histoire qui fait encore mal aux 25 millions de Malagasy » révèle le Président Andry Rajoelina à son homologue français. A ce dernier, il a demandé d’une manière officielle « de trouver une solution pour la restitution des îles éparses à Madagascar. Pour le peuple malagasy, l’appartenance de ces îles est une question d’identité nationale ». C’est également une grande première qu’un Président malagasy adresse  une telle demande à un Président français les yeux   dans les yeux et ce contrairement aux démarches de ses prédécesseurs qui l’ont fait à travers la presse ou autre juridiction. Une démarche qui certainement a fait tilt auprès du locataire du Palais de l’Elysée.

« Ma volonté est que nous ayons un dialogue pour arriver à une solution commune et que le traitement du dossier se fasse dans le cadre bilatéral et non par un recours judiciaire ou des instances internationales », plaide de son côté Emmanuel qui apparemment épouse le dicton français, « vaut mieux un mauvais arrangement qu’un bon procès ».  Le dialogue amorcé et les négociations désormais sur les rails, l’espoir est de mise du côté des Malagasy, toutes tendances politiques confondues, après  ce terrain d’entente trouvé  par les deux Présidents de la République. Certes, des extrémistes tant  français que malagasy jouent la fausse note mais l’essentiel c’est que la volonté d’aller vers l’avant est manifeste. Auparavant en effet, la demande de la partie malagasy lancée par les Présidents Didier Ratsiraka et Hery Rajaonarimampianina était tombée dans l’oreille d’un sourd. Et depuis 1973, date à laquelle Madagascar a émis aux Nations unies son souhait de reprendre la possession de ces îles éparses, un dialogue de sourd s’est installé. Pire, le ton s’est durci comme l’atteste la présence des militaires français dans ces îles depuis 1980 et l’arrestation des petits pêcheurs malagasy surpris dans « leur propre » zone maritime.A noter qu’au lendemain de la prise de pouvoir de l’Etat français à Madagascar (1896), l’administration de l’hexagone a décrété que Madagascar et ses dépendances, en l’occurrence les îles éparses, faisaient partie de l’empire français. Ce qui signifie que la France ne niait pas l’appartenance de ces îles à Madagascar. Or, elles furent séparées, administrativement, à la Grande île à la remise de l’indépendance en 1960 et rattachées par décret à la France.
Espérons que ce long débat autour de ces îles touche à sa fin.  Et que  le Président français ne vienne les mains vides à Madagascar, s’il accepte le statut d’invité d’honneur que lui a  gratifié le Président Rajoelina à la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar, mais avec un dossier bien ficelé concrétisant la restitution de ces cinq îles éparses. A moins que cela se réalise bien avant…
La rédaction

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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