Publié dans Politique

Culture du privilège - Le mauvais exemple de certains enseignants-chercheurs pointé du doigt

Publié le mercredi, 09 octobre 2019

« La culture du privilège et de l'exclusion, les privilèges de quelques-uns aboutissant à l'exclusion du grand nombre (…) est bien présente [à Madagascar] ». Dans un communiqué datant du 27 septembre 2019 et publié hier seulement, le Sehatra fanaraha-maso ny fiainam-pirenena ou SEFAFI pointe du doigt, à titre d'exemple, le mauvais exemple donné par certains enseignants-chercheurs en matière de bonnes pratiques dans le domaine du secteur public. « Les enseignants du supérieur devraient représenter l'élite intellectuelle du pays, ils se doivent ainsi, par leur comportement, d'être exemplaire dans l'effort commun pour l'amélioration des pratiques au sein du secteur public », écrit l'Observatoire de la vie publique dans son communiqué. A lire les précédentes lignes du communiqué, cependant, cela ne semble pas être le cas, selon le SEFAFI.

Cette organisation de la société civile rappelle en effet que le 3 septembre dernier, des résolutions avaient été adoptées lors de la Conférence des présidents et recteurs d'institution de l'Enseignement supérieur (COPRIES) au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Des résolutions contestées par des enseignants-chercheurs ont déclenché une grève illimitée, pour des raisons parfois déraisonnables, remémore le SEFAFI.

L'entité de la société civile cite notamment « Les grévistes s'élèvent contre un projet de limitation des heures complémentaires à 1.500 heures par année universitaire et par universitaire. Certains d'entre eux, il est vrai, vont jusqu'à déclarer 3.000 heures par an, empochant des pactoles de plusieurs dizaines de millions d'Ariary en complément de leurs salaires et autres indemnités. Un simple calcul suffit pourtant à constater l'aberration d'une telle posture ». Etant donné qu'une année universitaire nominale dure 25 semaines, « dès lors, la limitation des heures complémentaires à une portion raisonnable s'avère inéluctable compte tenu du fait que ces mêmes enseignants doivent assurer leurs heures normales de travail ainsi que des travaux de recherche normalement prenant dont se réclame leur statut ». Le SEFAFI revient également sur les revendications concernant la règlementation des procédures de sortie en mission. Certains enseignants-chercheurs refusent en effet l'obligation préalable pour les enseignants, qui sont des fonctionnaires, de demander des autorisations avant toute sortie du territoire. « Ils veulent garder le privilège de voyager à l'extérieur à leur convenance, à l'instar d'une personne travaillant pour son compte mais avec la sécurité du statut de fonctionnaire en plus », soutient le SEFAFI. Cette organisation de la société civile met également à l'index le refus par certains responsables de la mise en place d'agents comptables dans les universités. « Sauf modification des règles, tout établissement public doit se soumettre à une comptabilité rigoureuse justifiant l'usage des deniers publics. Pourquoi donc une université publique, bénéficiant même partiellement d'un budget émanant de l'Etat, refuserait-elle d'ouvrir ses comptes à un agent comptable ? Un refus suspect, de la part d'une profession qui compte des professeurs de finances publiques ! », conclut le SEFAFI. Nul doute, que le message sera entendu. Reste à savoir quelle sera la réaction des concernés.

La Rédaction

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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