Publié dans Politique

Libéralisation fibre optique - Le ministre des Télécommunications campe sur ses positions

Publié le dimanche, 13 octobre 2019

Chrisitian Ramarolahy, ministre des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique, défend bec et ongles la décision prise par le Gouvernement, au mois de juin dernier, concernant la libéralisation de la fibre optique à Madagascar. Il s'agit de donner carte blanche aux opérateurs de télécommunications d'investir dans le domaine de la fibre optique, ce qui n'était pas le cas auparavant. Pour ce, le Gouvernement a légèrement modifié le décret de 2014 qui interdisait aux autres opérateurs de dupliquer les infrastructures existantes.

A titre d'exemple, si l'infrastructure existe d'un point A vers un point B, aucun autre opérateur ne peut y créer mais utilise celle qui est déjà en place. Ainsi, de cette décision gouvernementale, tout opérateur a la faculté de créer une nouvelle infrastructure même si elle en existe déjà. Cette mesure prise, selon le ministre des Télécommunications dans un entretien au magazine Jeune Afrique, permet de casser le monopole. « C'est mauvais de dépendre d'un seul opérateur et je ne lâcherai pas tant que je suis là », martèle Christian Ramarolahy avant d'ajouter que nulle part ailleurs, il n'existe de telle situation.

La société Orange Madagascar et Airtel se réjouissent de cette décision gouvernementale car elle leur permet d'avoir leurs propres liaisons sans la moindre dépendance envers Telma, propriétaire des installations de fibre optique à Madagascar. Dans la situation actuelle, ces deux sociétés louent les infrastructures de Telma, ce qui selon leurs dires les défavorisent bien que le prix de « location » soit fixé par une entité tierce, à savoir l'Etat.

Pour sa part Telma qualifie cette décision du gouvernement de « fausse bonne idée ». La multiplication des infrastructures ne réduit pas automatiquement les coûts pour les utilisateurs et ne démocratisera pas l'utilisation de l'internet. D'après les statistiques, seuls 10% des ménages malagasy ont accès à l'internet, ce qui situe Madagascar au bas du tableau mondial ou même du continent. Afin de réduire le prix, la société Telma demande à l'Etat de rabaisser les droits d'accises et elle en fera autant pour le prix public. L'administrateur directeur général de Telma, Patrick Pisal Hamida craint qu'après cette libéralisation, les opérateurs n'investissent  que sur les réseaux rentables et non dans les zones reculées où il n'y a aucune infrastructure comme le fait actuellement sa société.

Le bras de fer entre l'Etat et Telma sur cette libéralisation est loin d'être fini. Le ministre Christian Ramarolahy persiste et signe que c'est la voie pour « baisser les prix pour les 25 millions de Malagasy et d'améliorer la connectivité dans un pays et si les opérateurs ne veulent pas faire le boulot, le Gouvernement investira lui-même », prévient-il pour répondre aux soucis invoqués par Telma. En plus de l'autorisation de dupliquer le réseau, le ministre annonce également qu'il va baisser le prix de location par les autres opérateurs de l'installation de Telma qui, selon lui, « est anormalement élevé ».

La Rédaction

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Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

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