Publié dans Politique

Commission mixte sur les îles éparses - Des positions diamétralement opposées

Publié le lundi, 18 novembre 2019

La commission mixte composée d’une délégation française et d’une délégation malgache s’est réunie hier au Palais d’Andafiavaratra, à Antananarivo. A huis clos, cette première rencontre, entamée vers 9 heures du matin, a duré plus de six tours d’horloge. Il était notamment question des îles éparses, quatre îles administrées par la France depuis les années 1960, et revendiquées par Madagascar depuis. Cette commission mixte avait été décidée par le Président malagasy Andry Rajoelina et son homologue français, lors du déplacement officiel du premier en France, au mois de mai dernier.

A en juger la teneur du communiqué conjoint, les discussions s’annoncent ardues. Si ce premier round s’est déroulé dans un climat amical et constructif, force est de constater que les deux parties ont des positions diamétralement opposées sur le sujet.

En fin de semaine dernière, le président Andry Rajoelina a d’ailleurs appelé les citoyens à demander avec lui la rétrocession « des îles malagasy de l’Océan Indien ». En visite sur l’Ile Glorieuse, il y a trois semaines, le président français Emmanuel Macron avait provoqué l’ire de l’opinion publique malagasy avec sa déclaration, « Ici c’est la France ». Les deux parties se sont donné jusqu’au 26 juin 2020, jour du 60ème anniversaire de l’indépendance, pour trouver un consensus.

Hier, la partie malagasy, menée par le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères par intérim, Christian Ntsay, a réaffirmé la souveraineté de Madagascar sur les îles et les modalités d’application des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les deux délégations composées chacune de 6 personnalités, réunies sur les hauteurs de la Capitale, ont acté l’existence, à ce stade, d’un différend sur la question de souveraineté.

Pour Madagascar, le différend porte sur le processus de décolonisation inachevée du pays, conformément au droit international. A cet effet, la restitution de la souveraineté de Madagascar sur ces îles reste une question fondamentale dans la négociation et constitue une question devant être abordée préalablement à l’examen et à l’adoption d’une résolution commune de développement. Le chef de la délégation française, Marcel Escure, ambassadeur chargé de la coopération régionale dans l’Océan Indien, a présenté les éléments fondant les bases juridiques et la licéité de la souveraineté française sur ces îles, conformément au droit international.

Dans l’attente du règlement de ce différend, le chef de la délégation française a présenté les propositions de la France en faveur de perspectives communes de développement dans cette zone dont la délégation malagasy a pris acte. Les deux parties ont montré leur bonne volonté en vue de la recherche d’une solution commune à ce différend.

« On va vers le développement commun (…) Ce n’était que la première réunion, nous n’avons fait que mettre en place la commission. La solution commune sera au rendez-vous », indique d’ailleurs à cet effet le chef de la délégation française. Les deux parties se sont engagées à poursuivre le dialogue dans un esprit positif et à se retrouver à Paris, France, pour la prochaine session. Le calendrier reste cependant non encore précisé.

La Rédaction

 

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Editorial

  • Paradigme spécial !
    Les Partenaires techniques et financiers (PTF), délégation de l’Union européenne, France, Royaume Uni, Allemagne, Japon, Corée du Sud, Etats-Unis, Canada englobés dans ce qu’on appelle la Communauté internationale s’interrogent pourquoi la Grande île ne parvient-elle pas à se décoller ! Ils ont adressé à l’intention des dirigeants du pays, des leaders politiques, des intellectuels, de la presse, de l’opinion publique en général, une étrange sinon inédite lettre leur posant la question : « pourquoi Madagascar se trouve-t-il dans de telle situation ? ». Une situation de misère intenable alors que le pays dispose des atouts divers et multiples que certains n’en peuvent pas se permettre d’avoir entre les mains ! En fait, il s’agit concrètement d’une interpellation directe de la Communauté internationale à l’encontre des dirigeants et des responsables à tous les niveaux du pays. Une mise en réflexion de chacun sur la gravité de la situation dans laquelle les…

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