Publié dans Politique

Détournement à la CUA - Quid des ordonnateurs principaux ?

Publié le jeudi, 06 février 2020

Les informations relatives à un détournement au sein de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) ont fait beaucoup de bruit au sein des médias ces derniers jours. Pour rappel des faits, une enquête effectuée par la Brigade financière au sein du Trésor public a révélé un « gap » de 3 milliards d'ariary dans les caisses de la Commune. Pour le moment, le seul et unique suspect épinglé dans cette affaire est le trésorier principal de la CUA. Après transfert du dossier au niveau du Pôle anti - corruption (PAC), le concerné a été déféré devant cette Cour spéciale puis placé sous mandat de dépôt à Antanimora.

 

Malgré cet emprisonnement, l'affaire continue d'intriguer les simples citoyens. Pour cause, l'on se demande ce qu'il en est des principaux ordonnateurs de ce détournement. Vont - ils rester impunis ? Une seule personne ne peut, en effet, détourner une telle somme d'argent. En principe, le règlement intérieur de la Municipalité d'Antananarivo stipule que l'équipe dirigeante dont le maire, en l'occurrence, est toujours au courant des dépenses qui s'effectuent à la mairie. Chaque notification de dépense doit normalement passer par le premier magistrat de la ville ou au moins un responsable au sein de la Commune avant le décaissement effectif.

« Il est impossible qu'une seule personne puisse détourner une somme aussi colossale. De plus, un trésorier ne peut en aucun cas se donner des ordres, il y a eu forcément des ordonnateurs», confie une source au sein de la Commune.

Une partie de l'Iceberg

Cette affaire de détournement qui a abouti à l'incarcération du trésorier principal pourrait n'être que le début d'une longue série de révélations des magouilles qui se sont opérées au niveau de la CUA durant ces 4 ou 5 dernières années. Aux dernières nouvelles et selon des sources bien informées, ce « gap » budgétaire de 3 milliards d'ariary n'est que la partie visible de l'iceberg. De plus, les forfaits du trésorier principal qui vient d'être incarcéré remonteraient uniquement aux deux dernières années c'est-à-dire en 2018 et 2019. D'autres enquêtes approfondies permettront donc de déterminer ce qu'il en est de la gestion financière au sein de la CUA avant cette période.

Le manque de transparence dans l'utilisation des recettes de la Commune amène aussi à se poser beaucoup de questions. Parmi les nombreuses sources de revenus de la CUA figurent les gros sous récoltés via le fameux « Easypark ». Après cette affaire impliquant le trésorier principal de la Commune, d'autres scandales risquent d'éclater dans les prochaines semaines et des têtes au sein de l'ancienne équipe dirigeante de la Commune pourraient donc encore tomber. Affaire à suivre de très près !

Sandra R.

Fil infos

  • Autoroute Tana-Toamasina - Le premier tronçon de 80 km utilisable dès l’année prochaine
  • Résolution des délestages - Les équipements pour les parcs solaires arrivés à Tana
  • Actu-brèves
  • Neutralité carbone - Madagascar dans la coalition G-Zéro
  • Précampagne électorale - La CENI rappelle les règles à respecter
  • Litige foncier à Amboanara-Nosy Be - Un cas malheureux de violation du droit fondamental à la propriété
  • Actu-brèves
  • Assemblée nationale - Agenda chargé pendant la campagne électorale des communales
  • Président Rajoelina  - « Fin du délestage d’ici la prochaine saison sèche »
  • Elections municipales - Harilala Ramanantsoa prête à en découdre

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Entre deux bourdes
    Etre le fils d’une ancienne « célébrité politique » et tenter d’exhiber le nom de son père, d’une part, s’aventurer à devenir le premier magistrat de la ville des Mille, de l’autre, relèvent de deux erreurs voire deux bourdes. Entre ces deux erreurs grossières, il faut savoir en profiter pour se frayer le chemin de la victoire. Trois candidats parmi les sept en lice pour conquérir le fauteuil de l’Hôtel de ville d’Antananarivo tentent de « vendre » le nom de leurs pères. Point n’est plus besoin de les citer nommément, on les connait. Ils ont un point commun, aucun d’entre eux n’a eu ou effectué un rôle électif ou une responsabilité quelconque à Antananarivo. Leurs pères respectifs ont été déjà d’une manière ou d’une autre responsables soit étant élus ou étant nommés à Antananarivo-Ville, président du Fivondronampokontany, député ou maire ou au-delà Premier ministre, Chef d’Etat.

A bout portant

AutoDiff