Publié dans Société

Abolition de la peine de mort - Le Code pénal malagasy à modifier

Publié le dimanche, 11 octobre 2020

Dernière exécution en 1958. Madagascar s'oppose catégoriquement et en toutes circonstances à la peine de mort. Ainsi, une loi portant abolition de cette dernière a été adoptée en 2012. Les autorités malagasy ont également ratifié le 2ème protocole facultatif se rapportant au pacte relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort. Pourtant, le Code pénal malagasy fait toujours référence à cette peine capitale, ceci malgré l'existence d'une loi sur son abolition.

« Actuellement, les sociétés civiles œuvrant sur les droits de l'Homme enchaînent les plaidoyers et lobbyings auprès des autorités compétentes pour modifier le Code pénal et remplacer la référence sur la peine de mort par celle des travaux forcés à perpétuité (TFP), conformément à la loi n° 2014-035 », informe Laure Rabetokotany, secrétaire général (SG) d'ACAT Madagascar (Actions des chrétiens pour l'abolition de la torture à Madagascar). Concernant l'application des TFP, seuls quelques détenus jouissent de cette peine en ce moment, et cela à cause de l'insécurité pénitentiaire. La plupart des détenus condamnés pour cette peine restent ainsi en prison, au lieu d'effectuer des travaux d'intérêt général dehors. Un autre aspect à suivre de près, d'après notre source.

Sensibilisations dans six Régions

Outre la modification du Code pénal malagasy, le renforcement des sensibilisations de la population au droit à la vie et à la loi portant abolition de la peine de mort sur tout le territoire national fait partie des priorités des acteurs. L'objectif étant entre autres d'éviter les vindictes populaires, lesquelles persistent faute de confiance des habitants à la Justice. « Après la formation en ligne des membres de la société civile en coalition avec l'ACAT Madagascar, ils mènent  des sensibilisations auprès de 6 Régions, à savoir SAVA, DIANA, Boeny, Haute- Matsiatra, Atsimo-Andrefana et Atsinanana. Pour ce faire, les acteurs s'entretiennent avec les responsables auprès de la Justice, de l'administration pénitentiaire ainsi que ceux de la Gendarmerie et de la Police nationale en charge de l'enquête judiciaire. Ces derniers sont souvent pointés du doigt pour non-respect des droits de l'Homme », avance la SG. A cela s'ajoutent les sensibilisations au niveau des communautés, y compris les responsables des Fokontany et villages. D'un autre côté, la société civile est invitée à émettre des signalements dès qu'une victime d'injustice la consulte.

Notons que la célébration de la Journée mondiale de l'abolition de la peine de mort de cette année, marquée par divers ateliers et sensibilisations dont celui de vendredi dernier à l'IKM Antsahavola, s'étend jusqu'au 10 décembre prochain.

Recueillis par Patricia Ramavonirina

 

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Editorial

  • L’éternel problème !
    La JIRAMA, une problématique sans issue. Endettée jusqu’au cou, obérée jusqu’à la moelle, la Compagnie nationale d’eau et d’électricité tue et se tue. Souci au quotidien et éternel problème des usagers et de la population en général et en pleine phase de déclin, la JIRAMA continue d’emm… l’innocent peuple. Les dirigeants du tout puissant syndicat des employés de la compagnie concoctent un mouvement de grève. En cause, le changement de statut de la JIRAMA en société anonyme à caractère commercial. Donc, une entreprise régie par la loi 2014 – 014 où l’Etat est seul actionnaire mais prévoit l’intégration du secteur privé au conseil d’administration. Le processus de changement a démarré lors du Conseil des ministres décentralisé à Mahajanga le 6 mars 2025 et publié au Journal officiel (J.O.) du 15 avril 2025. Il s’agit d’une des recommandations sinon des conditionnalités des institutions de Bretton Woods dont en particulier la Banque…

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