Publié dans Société

Pauvreté multidimensionnelle - Deux enfants malagasy sur trois touchés !

Publié le mardi, 03 novembre 2020

Santé, nutrition, éducation, eau et assainissement, habitat ainsi que la communication. Telles sont les dimensions de la pauvreté considérées dans l’analyse « MODA » ou « Chevauchements des privations multiples des enfants » effectuée par le Gouvernement malagasy, en collaboration avec l’UNICEF. Un enfant est dit « multidimensionnellement pauvre » s’il souffre de privations matérielles dans au moins deux dimensions. Selon les résultats de cette étude réalisée conjointement avec l’Institut national de la Statistique (INSTAT), plus de deux tiers (67,6 %) des enfants malagasy souffrent de privations matérielles dans au moins 2 dimensions de bien-être simultanément et 23,7 % sont victimes de privations dans 4 (ou plus) dimensions de bien-être. Aussi, la proportion d’enfants pauvres est plus élevée dans le Sud et l’Ouest du pays, alors que le plateau central et le Nord-est du pays ont les taux de pauvreté les plus bas. Dans les Régions d’Atsimo-Andrefana et Ihorombe, par exemple, près d’un enfant sur deux (respectivement 49,3 % et 49,1 %) souffre de privations matérielles dans au moins 4 dimensions de bien-être simultanément, contre moins de 5 % à Analamanga.
D’un autre côté, les garçons tendent à avoir beaucoup plus de privations que les filles dans le domaine de l’éducation. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les garçons sont plus susceptibles de travailler par rapport aux filles. Les garçons sont également plus susceptibles d’être victimes de discipline violente. Par contre, les filles sont plus contraites à faire la corvée d’eau. Aussi, l’éducation des parents, notamment celle de la mère, est fortement associée avec une réduction des privations chez les enfants. Ceci même après avoir pris en compte que les parents plus éduqués tendent à être plus riches, plus urbains et plus âgés par rapport à la moyenne. Mais au-delà du niveau primaire, d’autres pressions sociales et économiques rentrent en jeu, pouvant négativement affecter le bien-être de certains enfants. Le non allaitement et les différentes formes de violence en font partie.
Par ailleurs, la pauvreté s’est probablement accrue tant au niveau des ménages qu’au niveau des enfants avec la crise sanitaire liée à la Covid-19. Selon les simulations préliminaires de l’UNICEF, 1,3 million d’enfants de plus risquent de tomber dans la pauvreté d’ici la fin de l’année. « Nous pensons qu’une information précise et actualisée sur les indicateurs de développement est la première étape de toute stratégie réussie, et constitue donc l’objectif essentiel de ce rapport d’analyse », explique Michel Saint-Lot, représentant de l’UNICEF à Madagascar. Ce responsable a également confirmé l’engagement dudit organisme onusien  dans cette tâche, sans oublier son désir de continuer à travailler aux côtés de ses partenaires nationaux et internationaux. « A chaque fois que les opportunités vont se présenter, le Gouvernement malagasy ne manquera pas de mettre à jour les indicateurs élaborés sur la base d’une analyse multidimensionnelle de la pauvreté à partir des grandes enquêtes nationales, tout cela afin de disposer de données pour le suivi des progrès vers l’atteinte de l’ODD 1, relatif à la pauvreté sous différentes formes, et notamment celle des enfants », explique Laurent Ampilahy, directeur général de l’INSTAT.
Quoi qu’il en soit, cette étude MODA servira de référence pour le suivi de l’indicateur sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants dans le pays. Madagascar pourra même prioriser les plus pauvres dans les interventions programmatiques.
Recueillis par Patricia R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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