Après l’arrestation le 14 octobre dernier de trois femmes de 24, 25 et de 45 ans , qui sont impliquées dans une affaire de pornographie en ligne et de traite de personnes, elles ont été récemment déférées au Parquet, puis finalement placées sous mandat de dépôt. L’affaire s’est déroulée à Ambatomaro. Des indicateurs ont rapporté à la Police sur ce qui se tramait dans une maison suspecte dans ce quartier. Le renseignement a informé les Forces de l’ordre sur les sales activités à caractère pornographique dont on incrimine ses locataires, des descendantes d’Eve.
Sur la foi de ce renseignement, les limiers du service des enquêtes spécialisées de la Police se sont mobilisés sur place. Ils y ont surpris les trois principales suspectes dans l’affaire, mais aussi 8 autres, celles que les premières ont prétendument prostituées. Durant l’enquête, il s’avérait que ces dernières avaient été recrutées à Ambalavao, Ambositra et Tsiroanomandidy. Leur mission : se prostituer via Internet depuis la Capitale. Les clients : des étrangers qui pourront profiter sexuellement de ces femmes malagasy, du moins virtuellement, et moyennant un paiement conséquent. Une situation permettant à ces mâles étrangers d’assouvir leurs fantasmes dans tous leurs aspects.
A part cette maison à Ambatomaro, il existe aussi une autre à Andranomena, laquelle devait également servir aux mêmes fins.
Quant aux huit jeunes immigrantes, qui ont entre 18 et 24 ans, elles expliquent avoir été trompées par les trois entremetteuses lors du recrutement. Les premières affirment avoir été forcées ou presque de regagner la Capitale où on ne leur a expliqué ce qu’on attendait vraiment d’elles qu’une fois sur place. Les concernées avancent qu’elles n’ont pas été d’accord. Mais que finalement, elles ont dû accepter, n’ayant pas les moyens financiers pour payer les frais de retour chez elles. De plus, elles auraient été contraintes de verser 50 000 ariary par mois, somme prélevée de leurs salaires, et ce, durant une période de six mois. On leur aurait expliqué que cette somme serait les frais de l’ouverture d’un compte pour ce sale boulot.
Les huit jeunes femmes relatent aussi à la Police les tortures subies et surtout leur séquestration dans cette demeure, et où elles n’ont droit à un repos que pour six heures dans la semaine. Enfin, elles doivent trimer dur dans une plage horaire comprise entre 23h et 1h du matin.
Franck Roland