Publié dans Société

Trafic d’héroïne vers l’île Maurice - Un gendarme et ses acolytes condamnés à 12 ans de prison ferme

Publié le mardi, 17 novembre 2020

Ils sont quatre à comparaître devant la Cour criminelle du Pôle anti-corruption (PAC), pour exportation de 2,6 kg d’héroïne, soit une valeur marchande estimée à 4,229 milliards d’ariary vers l’île Maurice. Le verdict tombe : les quatre accusés dont trois agents de manutention au sein d’une entreprise prestataire de services auprès de l’aéroport d’Ivato ainsi qu’un gendarme de première classe, ont été condamnés chacun à 12 ans de prison ferme et une lourde amende. En effet, la douane malagasy qui s’est constituée en partie civile dans cette affaire, a demandé le double du prix initial de l’héroïne, montant auquel devait s’ajouter une amende liée à la confiscation des marchandises, puisqu’il y avait une saisie effective.

L’affaire remonte vers début janvier 2020 lorsque les douaniers mauriciens ont mis la main sur l’héroïne dans la soute de l’avion du vol TK61 en provenance d’Antananarivo. L’enquête menée ultérieurement par la douane malagasy, après une demande de la partie mauricienne de l’ouvrir, a permis de surprendre le gendarme d’Ivato répondant au nom d’Idirisa Ahamady en plein forfait. Les images vidéo fournies par une caméra de surveillance le montraient en train de placer le colis suspect dans la soute de l’avion.

Depuis leurs box, tous les accusés ont beau se renvoyer la balle. Mais les preuves sont accablantes pour les retenir, entre autres la requisition des conversations téléphoniques entre deux accusés. Durant les débats, le circuit du trafic où les quatre larrons ont été payés à 1 million d’ariary par personne, a été très explicite. Ainsi, c’est l’accusé du nom de Mamy Thierry Rakotonindrainy qui s’est chargé de prendre livraison de la marchandise auprès d’une femme. Pour la parenthèse, jamais les accusés n’ont voulu montrer cette piste, réduisant ainsi à néant toute tentative des enquêteurs pour remonter la filière. Par la suite, Thierry a confié la tâche à son collègue du nom de Bevita Antonio, afin que celui-ci récupère le colis qu’il a caché dans un bac à fleurs, situé dans une salle d’attente de l’aéroport d’Ivato. « Thierry m’a dit de placer l’objet dans un cartable et de le cacher au vestiaire. Je n’avais aucune idée de ce que contenait le colis », explique Antonio, un autre accusé, au juge. Enfin, c’est Ahamady, le gendarme, qui s’est chargé de le mettre clandestinement dans la soute de l’avion.

C’était dans des pleurs que les membres des familles des accusés, en particulier leur épouse respective et leurs enfants ont accueilli la sentence, hier.

Franck R.

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Editorial

  • Phénomène ténébreux
    Air du temps. Intoxication par-ci ! Empoisonnement par-là ? Ces derniers temps, pas une semaine ou pas un mois sans que l’on fasse état d’intoxication alimentaire sinon d’un acte supposé d’empoisonnement. Pour le premier ou le second cas, il y a toujours une ou des vies d’autrui en cause. Alors, les Malagasy auraient-ils sciemment dévié de la ligne de conduite morale, le « Soatoavina malagasy », une valeur immuable héritée de nos ancêtres, les Ntaolo, pour s’adonner librement aux pratiques obscures et alarmantes chères au Prince des ténèbres. Durant ce second semestre en cours, des vagues d’intoxications alimentaires d’une gravité inhabituelle secouent Madagasikara. Certaines d’entre elles auraient été l’œuvre voulue d’empoisonnement. De sinistres actes délibérément commis et dont les mobiles demeurent, pour la plupart des cas, flous. Dans la soirée du samedi 14 juin 2025, à Ambohimalaza, une fête d’anniversaire vire au drame. Le dimanche 15 au petit matin, des…

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