Mais il y a pire, les habitants du secteur, qui sont essentiellement des petits commerçants, ont tout perdu dans ce sinistre : économie, animaux de basse-cour et d’élevage, meubles, etc. Seuls les plus téméraires ont réussi à sauver quelques objets du brasier. “J’ai perdu les 500 000 Ar qui étaient à l’intérieur de mon sac à main”, se lamente une jeune mère de famille. Sa voisine semble ne pas toujours revenir sur terre : “Nous avons 80 sacs de charbon. Il ne reste plus que des cendres”, déclare celle-ci, la voix entrecoupée de sanglots. Une troisième déplore : “Nous avons tout perdu : cochons, volailles, etc. A peine, ai-je réussi à sauver mon enfant de cet enfer”.
Plusieurs témoins affirment que les flammes auraient démarré d’un foyer où des enfants, en train de jouer, auraient oublié d’éteindre le feu dans le réchaud. De plus, il ventait assez fort hier matin au point que les flammes se sont propagées à une vitesse impressionnante, dévorant les petites habitations précaires, les unes après les autres.
Dans un premier moment de l’incendie, des riverains ont tenté de circonscrire le feu avec des moyens du bord. Mais cela fut tellement dérisoire. Au bout de quelques moments où les habitants, attendant une éternité, commençaient à s’impatienter, mais les sapeurs-pompiers sont finalement arrivés, avec un convoi de six fourgons pompes. Outre le temps nécessaire pour dénicher une bouche d’incendie, qui ne fonctionne d’ailleurs plus, et un autre encore pour déployer le matériel, sans parler de la difficulté apparente pour se frayer un passage à travers les dédales du théâtre de l’incendie, il a fallu aux soldats du feu plus de deux de temps pour pouvoir vaincre complètement le feu, c’est-à-dire vers 9h, hier. Actuellement, les sinistrés sont hébergés dans un centre d’accueil provisoire, selon le chef Fokontany.
Franck R.