Publié dans Société

Malnutrition et crise climatique dans le grand Sud - Plus de 4 000 enfants par mois admis dans les centres spécialisés

Publié le mercredi, 10 mars 2021

Nombre d'admissions doublé. Les Centres de récupération et d'éducation nutritionnelle ambulatoire  (CRENA) des Régions du grand Sud, notamment Androy et Anosy, ont enregistré une hausse conséquente du nombre d'enfants admis en fin de l'année dernière, passant de 1 500 à plus de 3 000. Ces chiffres ont augmenté jusqu'à plus de 4 000 depuis le mois de janvier, en pleine période de soudure, d'après les équipes d'Action contre la faim (ACF).

« En 2021, les admissions d'enfants malnutris dans les centres de santé du grand Sud de Madagascar ne cessent d'augmenter. Il s'agit d'une urgence humanitaire où des enfants meurent si nous ne les prenons pas en charge et nous sommes aujourd'hui l'un des rares acteurs présents sur place pour épauler les autorités sanitaires locales », déplore Valérie Ceylon, responsable des opérations d'ACF pour l'Afrique australe. « Le sud de Madagascar fait face chaque année à une période de soudure plus ou moins difficile, mais la situation actuelle est bien plus grave par rapport aux années précédentes », ajoute-t-elle.

Période de soudure précoce

Avec le manque de pluies, la période de soudure a commencé tôt cette année, soit en début décembre. Les stocks de denrées alimentaires de base des ménages ont commencé à s'épuiser dès septembre 2020. Depuis, les équipes d'ACF ont commencé à observer des stratégies d'alimentation désespérées, telles que la consommation d'argile mélangée à du tamarin, de termites, de tubercules sauvages, ou de mangues non mures. « A la sécheresse vient s'ajouter la problématique des vents de sable qui engloutissent les zones de culture et réduisent à néant les moyens de subsistance d'une population déjà particulièrement sensible aux aléas climatiques. Dans la Région d'Androy, où plus de 95 % de la population vivent sous le seuil de pauvreté et dépendent exclusivement de l'agriculture, ce phénomène a des effets dévastateurs », explique ce responsable.

D'un autre côté, la déforestation et la culture sur brûlis exposent la terre à des menaces d'érosion qui, lors de forts épisodes d'alizés, créent des tempêtes de sable. Cette année, le phénomène a été très spectaculaire, d'une intensité plus forte et sur une période plus longue. Ces facteurs vont impacter très durement la production agricole à venir. Les équipes d'ACF craignent d'ores et déjà une prochaine période de soudure très critique au dernier trimestre 2021...

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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