A l’occasion de la 73ème réunion de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et flore sauvages menacées d’extinction (CITES), jeudi dernier, Madagascar est intervenu par le biais de la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Vahinala Baomiavotse Raharinirina. Pour l’occasion, la responsable a plaidé pour les tortues de la Grande île. Son intervention s’est ainsi focalisée sur leur préservation et conservation, étant donné que la majorité des espèces sont actuellement en danger critique d’extinction. Pourtant, le trafic de tortues continue encore de sévir dans le pays. Depuis la crise sanitaire, selon le rapport présenté par la ministre, presque chaque semaine, l’équipe du ministère dans le sud du pays reçoit des appels pour dénoncer un braconnage ou des tentatives de transport illégal de tortues. Au mois d’avril dernier par exemple, deux gendarmes ont été placés sous mandat de dépôt, accusés de tentative de trafic de 193 tortues dans la Commune de Tranovaho, District de Beloha, Région d’Androy. Face à cette pression grandissante, Madagascar a ainsi demandé l’appui de la CITES, notamment dans la poursuite des efforts dans la lutte contre le trafic par le partage d’informations, mais surtout la recherche de solutions viables. « La collaboration avec le Consortium WIST et les organes de gestion des pays de destination s’avère également importante pour mettre fin au trafic et rapatrier des espèces. Les partenaires techniques sont aussi invités à poursuivre leur appui en concentrant leurs efforts dans les actions prioritaires, entre autres le recueil de données et renseignements sur les réseaux criminels pour atteindre les individus qui gèrent et organisent ces activités illégales », a mentionné la responsable dans son intervention.
En tout cas, des initiatives ont déjà été menées pour lutter contre le trafic de tortues à Madagascar, entre autres la campagne « tolérance zéro », mais aussi le renforcement des activités de sensibilisation et des patrouilles villageoises. Des efforts salués par la CITES.
Bois de rose, hors sujet
Le bois de rose n’a pas figuré dans les sujets du jour. Dans cette intervention, aucun point concernant les stocks de bois de rose présents dans le pays n’a été abordé. Pourtant, cela intéresse particulièrement certains acteurs, surtout les opérateurs qui ont récemment demandé à exploiter les stocks de bois de rose disponibles dans leurs Régions. Pour eux, l’exploitation de ces stocks contribuerait sans aucun doute au redressement de l’économie des Régions concernées. Mais jusque-là, leur demande n’a toujours pas obtenu de réponses concrètes. Il ne faut pas oublier que l’exploitation du bois de rose reste interdite par la CITES. Toute décision concernant cette filière doit ainsi avoir au préalable son aval. De plus, le ministère de l’Environnement et du Développement durable doit d’abord recenser les stocks de bois de rose avant que des modifications soient prises concernant ces mesures de restriction.
Rova Randria