Publié dans Société

Meurtre de Danil Radjan - Tous les accusés relaxés au bénéfice du doute

Publié le jeudi, 03 juin 2021

L'affaire concernant le meurtre survenu le 19 septembre 2020 à la City Ivandry du Franco-indien Ameraly Danil Radjan, alias Danil, a été jugée par la Cour criminelle ordinaire du Tribunal d'Anosy, hier. A la barre : les quatre accusés formés du prénommé Mahefa et consorts. Mais il y avait surtout le Français Lionel Lelièvre, le patron âgé de 50 ans d'une entreprise privée de sécurité.

Ils ont eu à répondre de leurs actes tels qu'association de malfaiteurs et meurtre avec préméditation.  Au terme des débats particulièrement houleux, et qui ont duré tout l'après-midi et même jusque vers le début de soirée, la présidente de la Cour a énoncé son verdict : les quatre ont été tous relaxés au bénéfice du doute. A l'explication, l'absence de preuves tangibles susceptibles de les enfoncer.

Depuis leurs box d'accusés, ces derniers n'ont de cesse pour rejeter catégoriquement leurs incriminations. Le Dg d'entreprise français s'est par exemple défendu qu'on l'avait accusé à cause de sa richesse alors qu'il n'a absolument rien à voir dans cette affaire. Il a également épluché son emploi du temps, visiblement très chargé, au moment des faits. « Durant mon interrogatoire, les enquêteurs m'ont tabassé pour une simple réponse qui ne leur plaisait pas. Et surtout, on a menacé d'éliminer ma femme et mes enfants. C'est là que j'ai craqué et commencé à dire n'importe quoi », explique-t-il, la voix étranglée par un sanglot.

Ses trois co-accusés ont également trouvé chacun un alibi pour se disculper. Si l'un d'eux parle de ne pas avoir été passé à La City au moment où Danil Radjan a été assassiné, un autre avance encore qu'il se trouvait au siège de la société au moment où l'assassinat aurait été consommé dans le parking du sous-sol de la City. Enfin, le troisième affirme avoir accompagné son épouse en moto pour une recollection.

Et pourtant, le conseil de la partie civile, qui a demandé un renvoi de l'affaire pour une prochaine session, l'avocat français de la famille des plaignants étant encore bloqué en France pour cause d'état d'urgence sanitaire, a avancé les preuves de l'inculpation supposée des incriminés : leurs aveux faits devant les enquêteurs de la Police, des aveux qui ont fait notamment le tour des réseaux sociaux. C'est notamment le cas de Lionel Lelièvre, qui est accusé d'avoir soudoyé ses subalternes en leur faisant miroiter un salaire mirobolant pour commettre le crime, du moins selon le conseil de la partie civile. Pour tenter d'enfoncer les accusés, la partie pour la défense des intérêts de la famille plaignante dans l'affaire a proposé la projection dans la salle d'audience n°4 du Tribunal d'Anosy des images vidéo filmées au parking du sous-sol de La City, et qui montraient les suspects en action, du moins de dos.

Durant l'audience d'hier soir, on note également la présence et le témoignage de l'épouse, de la fille et du fils du défunt. Ils ont également pris la parole pour témoigner. Chacun a demandé 1 milliard d'ariary d'amende. La première avance toutefois que le sous-sol où son mari a été éliminé, n'était pas équipé d'aucune caméra de surveillance et que personne n'a de grief contre son mari. « Je ne trouve aucune raison pour qu'on l'assassine ainsi », dit la veuve éplorée.  Quant à la seconde, elle affirme avoir vu son défunt père arriver, puis entrer dans le local mais n'a plus jamais pu rejoindre son foyer à l'étage.

Un bref rappel des faits s'impose : le soir du 19 septembre 2020, Danil Radjan rentrait chez lui après une réunion de famille. Lorsque sa voiture était en vue de La City, sa fille l'avait vu du haut d'une fenêtre de la cuisine de leur appartement. Mais le temps était passé et que son père tarde à rejoindre son foyer. De son côté, la mère de famille tente de joindre son mari au téléphone. Mais en vain. Plus tard, et pour en avoir le cœur net, cette dernière a dû descendre au parking pour faire la découverte macabre. Dans un escalier du sous-sol de La City, le cadavre de son époux était découvert, les poings et pieds liés. A ses côtés, trois colliers en plastique, lesquels ont servi à étrangler la victime. Ainsi se tourne donc la page sur cette affaire qui a défrayé la chronique ces deux dernières années.

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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