Publié dans Société

Témoignage - Une députée abusée sexuellement par son père

Publié le lundi, 12 juillet 2021

Victime d’inceste jusqu’à ses 12 ans. La députée originaire de Madagascar, Aina Kuric, élue dans le département de la Marne (France), n’a osé en parler à quelqu’un qu’à l’âge de 24 ans. Il a fallu que son frère la bouscule et l’accompagne pour déposer plainte auprès du Commissariat de police. A travers son témoignage, cette élue encourage les victimes de violences à briser le silence.

« J’ai été victime d’abus sexuels de la part de mon père, jusqu’à ce que nous ne vivions plus avec lui, jusqu’à mes 12 ans ». La députée de la Marne, Aina Kuric, l’a révélé lors d’un entretien sur la chaîne parlementaire LCP, le 9 juillet dernier, et relayée par la presse étrangère. « Cela a été des années d’enfance volées, de calvaire, de souffrance, de non-dits, d’incompréhension. Une période où il se passe des choses qui sont très graves, où l’on ne peut rien dire, où personne ne sait », a-t-elle ajouté. Mais la victime n’a osé en parler que 15 ou 20 ans plus tard, notamment avec son frère. Ce dernier l’a accompagné au Commissariat de police pour déposer plainte. « … Si mon frère ne m’avait pas accompagnée et même un peu bousculée, je pense qu’aujourd’hui je ne l’aurai pas fait. Pour la première fois, à l’âge de 24 ans, je relatais toute mon histoire et en entrant dans les détails à un policier que je ne connaissais pas. Je suis restée 3 heures au Commissariat de police, durant lesquelles je racontais l’horreur que j’ai vécue à mon enfance », se souvient la députée marnaise. Et d’ajouter : « Au bout de 6 années de procédure, le père auteur d’abus sexuels a été reconnu coupable des faits qui lui ont été reprochés. Il a été condamné et n’a plus le droit de s’approcher de nous ».

« Il ne faut pas avoir honte »

« Plus de honte, plus de sentiment de culpabilité, ne plus jamais se taire ». Tel est le post d’Aina Kuric sur son compte Twitter, suite à son témoignage sur LCP. Cet entretien était une occasion pour la députée de parler publiquement de son calvaire pour la première fois. La survivante brise le silence et encourage les autres victimes à en parler. « Je n’ai pas de raison de me cacher. J’ai été victime d’actes odieux mais je n’ai pas à en avoir honte parce qu’il faut aussi que la honte et la culpabilité changent de camp. Que la victime reste à sa place et le coupable à la sienne », s’est-elle exprimée. Selon son témoignage, les décisions de justice relatives à la condamnation de son père l’aident à avancer, à passer à autres choses. « On doit toujours être prêt à en parler », a-t-elle conclu.
Agée maintenant de 34 ans, Aina Kuric est une femme politique franco-malagasy. Selon les informations sur Wikipedia, elle est élue députée dans la deuxième Circonscription de la Marne, sous l'étiquette de La République en Marche. Elle s’est fait remarquer en 2018 en votant contre le projet de loi « Asile et immigration ».
Recueillis par P.R.

Fil infos

  • Akamasoa - Une école inaugurée par les Présidents malgache et slovène  
  • Fuite d’informations  - La CENI condamne la convocation de son 1er vice-président par la cybercriminalité  
  • Centre Akamasoa - La Présidente de la Slovénie rend hommage au Père Pedro
  • Sahara marocain - " L’initiative du Maroc soutenue par le Royaume- Uni"
  • Visite d’Etat - La Slovénie veut être un partenaire actif de Madagascar
  • Fête de l’indépendance - Le Président appelle les citoyens à hisser le drapeau national  
  • Campagne de dénigrement - Deux ministres dans le viseur d’un député
  • Actu-brèves
  • Route Toamasina-Foulpointe - Démarrage effectif de la réhabilitation
  • Dissensions internes - Le régime fragilisé 

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

A bout portant

AutoDiff