Publié dans Société

Réinsertion scolaire - Les collégiennes-mères ciblées !

Publié le mercredi, 06 octobre 2021


La grossesse précoce concerne une fille sur trois, âgée de 18 ans, à Madagascar. Cette situation nuit non seulement à leur épanouissement mais aussi à leur éducation, puisqu’elles doivent arrêter leurs études. Pour y faire face, le programme « Let us learn » soutenu par l’UNICEF avec ses partenaires vise entre autres la réinsertion scolaire des collégiennes-mères, parmi les cibles du « cours de remise à niveau ». D’autres activités y afférentes sont également mises en œuvre dans les Collèges d’enseignement général (CEG).

« Sept collégiennes en classe de 5è, 4è et 3è sont tombées enceintes durant le confinement de 2020 », informe Andriatiana Rabarihery, directeur du CEG d’Andranofasika, dans la Circonscription scolaire (CISCO) d’Ambato Boeny. Ces jeunes filles mineures ont dû arrêter leurs études à cause de leur grossesse. Elles n’ont pas encore repris les cours jusqu’à maintenant, selon les informations recueillies. « Les élèves n’étaient pas habitués à rester chez eux pendant un long moment à cause de la suspension des cours. Ceci en pleine période de moisson, entre le mois d’avril et le mois de juin, pendant laquelle l’argent circule. Cela pourrait expliquer ces cas de grossesse précoce », expose ce responsable d’établissement. Ces cas ne sont pas isolés dans la Direction régionale de l’éducation (DREN) de Boeny. D’autres CEG enregistrent également des cas de grossesse précoce, engendrant l’abandon scolaire des élèves. Mais après une année de déscolarisation, ces collégiennes-mères figurent parmi les cibles du « Cours de remise à niveau » (CRAN), mis en œuvre dans le cadre du programme « Let us learn » (LUL).
Les cours de remise à niveau comme issue
Le programme intégré pour les adolescents est une stratégie de rétention et de prévention soutenu par l’UNICEF à Madagascar. Le CRAN fait partie de ses volets pour ce faire. Il se focalise sur la réinsertion scolaire des élèves qui ont dû abandonner la classe pour diverses raisons dont la pauvreté des parents ou encore la grossesse précoce. La collaboration avec la Commune, les Fokontany ou encore les notables des villages permet d’identifier ces enfants déscolarisés. Après les sensibilisations des parents, les élèves sont ensuite inscrits dans les CEG pratiquant le CRAN. Pour le CEG d’Antanimalandy, dans la CISCO de Mahajanga I, 22 élèves dont une collégienne-mère sont concernés. « Si la rentrée scolaire a été fixée le 1er septembre dernier, les élèves du CRAN ont repris le chemin du collège depuis le 9 août. Ils suivent les cours à partir des livres d’auto-apprentissage et d’autocorrection. Ils retournent en classe tous les mercredis après-midi pour plus d’explications, de questions-réponses et tests, afin qu’ils suivent le rythme en classe. Après une récente évaluation, ces collégiens sont maintenus dans leurs classes respectives », explique Jaoriziky, directeur dudit établissement. En général, les regroupements des bénéficiaires, composés d’élèves vulnérables, se fait toutes les semaines.
« Au début, certains parents d’élèves ont été réticents à l’idée de réinsérer les enfants déscolarisés dans le Collège. Mais ils ont finalement accepté le fait et sont même fiers des résultats obtenus. Parmi les bénéficiaires du CRAN, il y a quelques années, une collégienne-mère a pu décrocher deux diplômes du baccalauréat, ceux de la série A2 et D. Son enfant est maintenant grand », se réjouit le directeur du CEG Andranofasika. Notons que les bénéficiaires de ces cours de remise à niveau sont suivis de près par les responsables afin d’assurer leur rétention scolaire.

Réalisé par Patricia Ramavonirina
Photos: Hervé Leziany

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Editorial

  • Ultra-sensibles
    Le riz et la vanille, deux grandes stars, en bien et en mal, de la Grande île. Deux grands produits hautement et éminemment politiques notamment en cette période chaude pré-électorale. Et les candidats potentiels, encore non-déclarés, s’affrontent autour de ces sujets ultra-sensibles.Le riz, produit de consommation alimentaire par excellence des Malagasy, qu’ils soient du sud ou du nord, de l’est ou de l’ouest. Tout malagasy, du commun des mortels, prend le riz pour repas quotidien trois fois par jour. Etant donné l’insuffisance chronique de la production rizicole qui colle à la peau du pays, le pain le supplante peu à peu. Mais le riz reste le plat quotidien préféré des Malagasy qui se respectent. Il est très difficile au Malagasy lambda de s’en débarrasser. Par la force des choses, ce produit de « luxe », un sujet aux enjeux ultra-sensibles, devient un instrument dangereux que des politiciens n’hésitent point à…

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