Initialement sur l’ancien recensement, on était à 7,5% de la population, ce qui nous paraissait déjà très faible », s’exprime Vincent Dalonneau, directeur du programme « Humanité et Inclusion » (HI). Ces chiffres erronés pourraient s’expliquer par la typologie des questions posées, ne donnant pas les vraies informations, ou encore le problème de ciblage des handicapés. Ceci d’autant plus que bon nombre d’entre eux s’auto-stigmatisent et se cachent. Bref, les statistiques ne reflètent pas la réalité dans le pays.
Ces chiffres erronés impactent sur la considération des handicapés. « Considérés comme une minorité, les handicapés sont négligés par les autorités compétentes et sont souvent exclus des projets de développement. A cela s’ajoute la baisse des financements extérieurs pour les projets à leur profit », se désole Sendrarisoa Lydia Rabendrainy, de l’association SAIOMF Mada. Déjà considérées comme vulnérables, les personnes handicapées sont ainsi doublement victimes. Face à cette situation, l’harmonisation de la méthodologie de collecte de données constitue une issue. Cela permettra de faire des comparaisons au niveau national et international. Aucune comparaison avec la situation et les statistiques d’autres pays n’est possible en ce moment.
Notons que l’enquête MICS 2018 de l’UNICEF révèle d’autres résultats, notamment quant au handicap chez les enfants. Selon les résultats de cette enquête, 13% des enfants âgés de 2-17 ans ont des difficultés fonctionnelles dans au moins un domaine. Parmi les enfants de 5-17 ans, le pourcentage ayant des difficultés fonctionnelles dans au moins un domaine est de 14%. Un enfant sur dix âgés de 2-4 ans a au moins des difficultés fonctionnelles, dont les plus courantes sont celles liées à l’apprentissage (4,4%), à la communication (3,5 %) et au contrôle de comportement (2,5%). L’anxiété (3,7%), la dépression (3,1%) et l’apprentissage (2,9%) sont les domaines pour lesquels les enfants de 5-17 ans ont
le plus de difficultés fonctionnelles. La définition de l’INSTAT avance pourtant qu’« une personne est dite infirme ou handicapée, si une (ou plusieurs) partie (s) de son corps est (sont) atteinte(s) d’une infection chronique et que cette infirmité/handicap est permanente et non guérissable ». Son enquête pour le RGPH 3 aurait été réalisée sur une approche médicale…
Patricia R.