Autrement dit, la Police note chaque semaine plus de trois mineurs victimes de violences sexuelles. Celles-ci se manifestent par des actes à caractère incestueux, d’harcèlement sexuels ou encore des agressions suivies de viols. Parmi les cas récents figure celui de la fillette âgée de 9 ans abusée sexuellement et à plusieurs reprises par un tireur de pousse-pousse à Toamasina. La victime est tombée enceinte à son plus jeune âge.
« Derrière un cas de viol se cache plusieurs problèmes sociaux persistants dont la grossesse pouvant entraîner soit le mariage forcé soit l’avortement. L’abandon d’enfant, l’adoption ou encore les pratiques culturelles néfastes en font aussi partie », constate notre source. A cela s’ajoutent les effets psychologiques des violences sexuelles ainsi que les arrangements exigés par certains parents. « Une adolescente de 16 ans était enceinte suite à un viol. Ses parents l’ont forcé à se marier avec l’auteur alors que ce dernier est déjà en concubinage, avec 3 enfants à la charge. Maintenant elle fait l’objet de maltraitance. Elle s’occupe à la fois de son enfant âgé de 18 mois mais aussi des 3 autres enfants âgés de 4 ans à 16 ans », illustre le Point focal Genre et VBG au sein de la Police. Dans la plupart des cas, les parents des mineurs abusés sexuellement ne consultent pas les Forces de l’ordre qu’en cas de complications. Les blessures graves des victimes en font partie, ou encore le fait que les auteurs n’ont pas honoré leur engagement. De plus, l’impunité persiste. « Les lois en vigueur à Madagascar ainsi que les traités internationaux peuvent-ils vraiment assurer la protection des enfants? ». Telle est la question qui se pose.
Recueillis par Patricia Ramavonirina