Coupure prolongée de l’eau et de l’électricité, hausse de prix des produits de première nécessité et celle du coût de la vie en général, menace d’augmentation des frais de transport, baisse du pouvoir d’achat de la population,… Certes, la plupart des ménages malagasy sont confrontés à des difficultés dans leur vie quotidienne, mais la grève n’est pas une option pour résoudre ces problèmes, selon les commerçants exerçant aux alentours de l’esplanade d’Analakely.
Dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’Homme, la plateforme des défenseurs des droits des consommateurs a prévu d’effectuer une marche silencieuse, ce jour, à la place du 13-Mai à Analakely. Afin d’éviter tout débordement, la Préfecture de police d’Antananarivo n’a pas donné son feu vert quant à la tenue de cette manifestation.
Les commerçants exerçant dans cette partie de la ville ont ainsi exprimé leur colère, hier. Selon eux, ils ne voudraient pas être mêlés à cette grève. « La vie est déjà dure. Et toute velléité de grève ne fera qu’aggraver notre situation. A chaque fois qu’un rassemblement de personnes se tient à Analakely, nous sommes toujours les principales victimes. Et les clients, de leur côté, désertent les lieux. Si les manifestants persistent sur leur décision, les Forces de l’ordre seront sur place », soutient Ranarisoa, propriétaire d’une boutique située à l’esplanade d’Analakely. « A chaque fois qu’il y a un rassemblement de gens dans le centre-ville, nous sommes obligés de fermer notre boutique ou ranger nos affaires. Or, nous profitons de cette courte période d’avant les fêtes de fin d’année pour vendre nos articles. Ne nous dérangez pas. Nous ne bénéficions en rien de cette manifestation », se plaint une autre commerçante. Effectivement, il s’avère que le mois de décembre représente pour les marchands une opportunité d’amasser un peu plus d’argent afin d’essayer de combler les pertes accumulées durant toute une année. Sur ce, ils souhaitent que cette manifestation n’aura pas lieu.
Quoi qu’il en soit, une manifestation de ce genre est toujours une aubaine pour les politiciens et les partis de l’Opposition au régime en place. « Il est rare que les organisateurs d’évènement de ce genre atteignent leur objectif. D’ailleurs, dans la majorité des cas, les rassemblements de gens tenus dans le centre-ville prennent une tournure politique », selon le préfet de police de la ville d’Antananarivo, Angelo Ravelonarivo.
Anatra R.