La réunion du Conseil des ministres de la communauté des Etats de l’Afrique australe s’est ouverte hier mardi 12 août. Une assise dirigée, selon l’usage au sein de la SADC, par le ministre des Affaires étrangères du pays hôte. A partir de cette date, Madagasikara prend en main la destinée politique et économique de la SADC. Soulignons que l’organisation sous régionale n’est pas un super Gouvernement qui supplante le Gouvernement de chaque Etat membre, négatif ! Chaque pays membre est souverain dans la gestion des affaires internes et externes de son pays. La SADC n’est jamais appelée à survoler la souveraineté de chaque Etat dans le rôle et la responsabilité à gérer la cuisine interne de ses affaires. Aucune ingérence de quelque forme que ce soit n’est pas de mise !
Toutefois, la SADC, une structure sous régionale reconnue par la Communauté internationale représentée par l’Organisation des Nations unies, a pour mission de veiller à la concordance régionale sur le plan politique et au développement économique de la Communauté. A ce titre, la SADC, elle pourra être amenée à proposer sa médiation en cas de conflit parfois militaire entre deux Etats membres ou plus qui risque de menacer l’intégrité morale et politique et aussi pour régler les différends internes entre protagonistes inconciliables au sein d’un Etat membre et surtout si lequel conflit menace les intérêts majeurs des civils. Les actions de la SADC sont cautionnées par les Nations unies. Elle, la SADC, peut donc dépêcher un négociateur officiel pour ramener les protagonistes au dialogue, sur la table de négociation. Lequel négociateur respectera formellement le caractère inclusif de la démarche. En 2009, lors de la crise politique mettant aux prises le Chef de l’Etat Ravalomanana Marc renversé par les mouvements populaires et le maire de la Capitale Rajoelina Andry Nirina, leader des mouvements de contestation, les deux dirigeants politiques antagonistes n’arrivèrent jamais à s’entendre. Ce fut un dialogue de sourds. Il avait donc fallu l’intervention de la SADC sous couvert de l’ONU, seule instance mondiale reconnue par tous, pour offrir une nouvelle chance de réunir toutes les parties autour de la même table. SEM Joachim Chissano, ancien Président de Mozambique fut dépêché par la SADC et mandaté par l’ONU sur place. Après de nombreux allers - retours entre Maputo et Antananarivo, une « feuille de route pour la sortie de crise » a été finalement établie entre les protagonistes sous l’égide conjointe de la SADC et l’ONU. C’est un exemple parmi tant d’autres étayant la nécessité de l’existence de la SADC. La raison d’être de la SADC ne se limite pas au seul front politique ; elle s’étend naturellement au domaine économique voire développement global au sein de la Communauté. Sur ce, l’organisation sous régionale joue le rôle de facilitateur et d’accompagnateur de tous les projets et initiatives entrant dans le cadre de la dynamisation de l’économie régionale. Et chaque pays membre verra les intérêts et profits réciproques.
Le premier jalon de la prise de fonction de Madagasikara a été donc acté depuis hier mardi 12 août 2025 à l’ouverture du Conseil des ministres de la SADC. Le point d’orgue sera finalisé par la passation de présidence à l’issue de laquelle SEM Rajoelina Andry Nirina prendra en fonction de président tournant de la SADC pour les douze mois à venir.
Ndrianaivo