Concrètement, le système ISAA consiste à créer un lac artificiel étanchéifié avec les canaux de ruissellement pour récupérer l’eau de pluie. On la stocke sur le lac avant de la passer dans le rétro filtre et l’unité de traitement de l’eau de chlore et l’ultraviolet.
La construction peut se faire via des travaux HIMO, notamment pour les petits canaux de ruissellement et le réservoir. Le lac peut être creusé à la main par les bénéficiaires tandis que son entretien reste facile. Avec des outils et techniques maîtrisés par les paysans, ces derniers peuvent enchaîner les travaux d’agriculture tout au long de l’année, sans pour autant dépenser beaucoup d’argent et en utilisant des matières premières locales.
De l’eau potable respectant les normes
Outre l’eau d’irrigation, l’eau de pluie récupérée et stockée dans le lac artificiel peut également être traitée. Ceci pour obtenir de l’eau potable respectant les normes et standards. « Au départ c’est pour l’irrigation, mais ici c’est un exemple d’approvisionnement en eau potable pour les maisons à côté du système », confirme notre source de l’Energis FD. C’était hier lors de la visite du site de démonstration du système ISAA à Ambohijanaka, lotissement Collina Filatex. Bref, ce système permet d’apporter une solution pérenne aux manques d’eau dans la quasi-totalité des Régions de Madagascar, avec fortes dynamisations économiques régionales grâce aux travaux HIMO. Les hauts plateaux, les zones montagneuses et celles semi-désertiques avec relief peuvent en bénéficier. Les villages et villes avoisinantes dans un rayon de 30 km du système pourront jouir des millions de litres d’eau sans presque aucun coût de fonctionnement. Aucune rivière, ni forage, ni pompage, ni groupe ni équipement d’ingénierie n’est requis.
Pour le grand Sud, le système REPS ou « Réservoir d’eau enterré près du sable » est déjà opérationnel pour l’approvisionnement en eau. 10 REPS sont déjà opérationnels avec un programme sur place, contre 15 autres en cours selon les informations recueillies. Une cinquantaine de REPS, la technique adéquate pour les zones à faible pluviométrie, est prévue pour cette partie de l’île.
Patricia Ramavonirina