Il s’agit d’un accord tripartite puisque les partenaires sociaux et les syndicats ont aussi consulté le Conseil national des travailleurs, lequel examine tout texte relatif au travail. La révision de la grille salariale pour le secteur agricole et non agricole en fait partie. « Tout est bouclé. L’on n’attend plus que la sortie du décret par le Gouvernement pour que les entreprises puissent appliquer la hausse du salaire des travailleurs », souligne notre source du GEM.
La plupart des travailleurs du secteur privé ne sont pas au courant de la hausse de salaire négociée depuis le début de l’année. La dernière déclaration du Président de la République à ce sujet les a ravis. Les salariés sont dans l’expectative, d’autant plus que la dernière révision à la hausse remonte à des années. « Cela fait plus de 8 ans que nous n’avions pas bénéficié d’une augmentation de salaire. La dernière en date de 2019 concernait uniquement les salariés recevant un salaire minimum. Pourtant, le coût de la vie s’aggrave de jour en jour, notamment ces dernières années à cause des impacts de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine. Cette hausse annoncée reste un soulagement, bien que le taux accordé ne réponde pas aux attentes des employés », nous confie N.R., employé au sein d’une entreprise de renom.
Pour sa part, le coordonnateur de la Conférence des travailleurs de Madagascar (CTM) en la personne de Henry Rémi Botodia reconnait le fait que le salaire reste modique par rapport aux besoins quotidiens des employés. « Plus de 80% des salariés restent mal payés à Madagascar. Des petites entreprises n’appliquent pas encore le salaire minimum de 200 000 ariary fixé en 2019 à leurs salariés. De plus, certains reçoivent depuis la crise sanitaire jusqu’à maintenant la moitié de leurs salaires, surtout ceux des secteurs en rapport avec le tourisme », a rapporté ce responsable. Une des raisons pour laquelle les syndicats des travailleurs ont sollicité, lors des négociations avec le groupement des employeurs, une augmentation jusqu’à 20% de salaire. Mais au final, le taux a été fixé à 9,9%.
Recueillis par Patricia Ramavonirina