Publié dans Société

Malnutrition aigüe sévère et modérée - Hausse alarmante des cas à Betioky Sud

Publié le mercredi, 18 mai 2022



Un bébé de 14 mois pèse 4kg 400, un autre de 8 mois pesant 4kg300. Il s’agit respectivement d’Etovondray et Gino, deux enfants victimes de malnutrition aigüe sévère, originaires de Masiaboay, un village situé à 27 km de Betioky Sud, dans la Région Atsimo-Andrefana. Ces enfants font partie de ceux qui bénéficient d’une prise en charge auprès du CRENAS soutenu par l’ONG international « Action contre la faim » (ACF) au sein du Centre hospitalier du District niveau 2 (CHD II) de Betioky. Pour un cycle de 14 jours, cet établissement hospitalier accueille en moyenne 10 enfants de moins de 5 ans qui suivent des traitements spécifiques pour la malnutrition aigüe sévère ou modérée. Ce chiffre grimpe jusqu'à 15 enfants notamment durant les périodes d’intersaison du mois de janvier à février. Une fois traités auprès du CRENAS, les enfants malnutris sévèrement poursuivent leur traitement dans les CRENI mobiles, mis à disposition par les partenaires dans leurs villages. Quoi qu’il en soit, la situation est alarmante dans ce District, puisque le taux de malnutrition a monté en flèche cette année, passant de 3% en 2020 à 11% en ce premier semestre de 2022. Sur les 500 000 habitants recensés à Betioky Sud, 1 100 enfants sont victimes de malnutrition aigüe sévère ou modérée. « Seule la construction de la RN10 facilitera l’acheminement des PPN. Onilahy, l’un des plus grands fleuves de Madagascar, reste sous-exploité. Pourtant, il déverse de l’eau 12 mois sur 12 ", informe Nirina Andriamanga, chef dudit District.
Pénurie de personnel médical
Le manque de personnel médical aggrave la situation sanitaire, y compris la malnutrition, dans le District de Betioky Sud. Dans la partie Nord, exposée à la sécheresse, le kere persiste. De nombreux mères et enfants victimes de malnutrition ont besoin de soins. Seuls 4 médecins y travaillent, respectivement dans les Centres de santé de base niveau II (CSB II) de Belamoty, Betioky, Masiaboay et Tameantsoa. Le District note 33 CSB, dont 7 CSB I, au service des 372 Fokontany répartis dans 30 Communes. 744 agents communautaires y sont aussi opérationnels. " La plupart des agents recrutés, affectés dans notre district, n'honorent pas leur nomination. Cela explique la pénurie de personnel médical. Bon nombre d’entre- eux craignent l'insécurité, laquelle est déjà derrière nous. Pour mon cas, cela fait 15 ans que je travaille dans le District mais je n’ai jamais été victime d'attaque ou d'altercation avec qui que ce soit. La solution est donc d'affecter quelqu'un originaire de la région", témoigne Hajasoa Razafy Andriamifehy, médecin inspecteur de Betioky Sud.
A noter que plusieurs partenaires s'activent dans la lutte contre la malnutrition dans ce District de l’Atsimo-Andrefana. Ils se chargent des ravitaillements de matériels et de produits thérapeutiques ou encore de la formation, à l'instar d’ACF, ASOS, SOS Village d’enfants, KARITAS ou encore l’UNICEF, le PNUD, l’OMS, le PAM et le FID, en collaboration avec l’Office régional de la Nutrition et la Direction régionale de la Santé. D’un autre côté, un recensement se fait tous les 6 mois. Depuis cette décision, l'approvisionnement d’aliments thérapeutiques revient à la normale. L’UNICEF a d’ailleurs construit un magasin de stockage d’aliments nutritifs, si la distribution était assurée par la pharmacie de district ou Phagedis auparavant. Pour sa part, l’ACF a construit une maison d'accueil des patients issus des zones reculées qui bénéficient d'un suivi sanitaire jusqu'à rétablissement du poids des malnutris.
Elias Fanomezantsoa/ Patricia R.


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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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