La Première dame s’est rendue chez deux des jeunes filles victimes d’enlèvement, en début d’après-midi de la Pentecôte. Une occasion pour Mialy Rajoelina d’exprimer son soutien aux victimes, de connaître ce qui s’est vraiment passé ainsi que de solliciter le professeur en charge de leur traitement sur la nécessité d’un suivi psychologique. La championne de lutte contre les violences n’a pas manqué d’apporter des fortifiants, gâteau, chocolat et des compléments alimentaires pour les jeunes filles visitées.
Au chevet des victimes. Dimanche dernier, Mialy Rajoelina a rendu visite à Fanantenana et Ordia, deux meilleures amies victimes d’enlèvement du côté des 67 Ha. L’une habite aux 67 Ha tandis que l’autre réside à Anatihazo Isotry, toutes les deux en classe de 3ème dans un collège privé sis aux 67 Ha. « En tant que mère, je ne peux pas rester les bras croisés et tiens à rendre visite aux victimes (…) », a souligné la Première dame, au début du direct sur la page Facebook du Président de la République Andry Rajoelina. Outre la prise en charge médicale assurée par l’Etat, la Première dame sollicite le suivi psychologique des victimes. En plus de leurs crises d’angoisse, ces dernières sont également victimes de traumatismes psychologiques après ce qui leur est arrivé. « Le suivi psychologique de ces jeunes filles s’avère indispensable pour éviter les éventuelles séquelles, lesquelles pourrait constituer un obstacle à leur avenir », insiste la Présidente de l’association Fitia. « Nous prévoyons déjà leur suivi psychologique à l’hôpital de Befelatanana. Pourtant, certaines familles des victimes en restent réticentes (…) », réplique le Pr Nicole Rakotoarison, chef de service des urgences à l’HJRA. « Les parents devraient être sensibilisés sur l’importance de l’accompagnement psychologique. Cela ne veut pas dire que leurs filles sont « folles », mais qu’elles ont besoin du soutien des spécialistes pour mieux affronter leur vie future », recommande la Première dame.
Enlevées et droguées
« Nous quittions le collège à 15h 30. Ordia a tenu à m’accompagner et au moment où nous faisions un câlin, deux hommes vêtus de chemise bleue et de pantalon noir nous sont rentrés dedans. Ils ont sorti un genre de parfum et nous l’ont fait sentir. Ordia a immédiatement perdu connaissance tandis que j’étais plus ou moins consciente. Ils nous ont emmenées dans un endroit, où un homme tenant une charlotte, vêtu d’un tablier blanc et d’un pantalon nous attendait », se rappelle Fanantenana. « J’ai vu 6 boîtes transparentes en deux rangées, contenant du sang. Le "médecin" (l’homme vêtu d’un tablier blanc) m’a ensuite forcée à boire quelque chose, et j’ai perdu connaissance », ajoute la jeune fille. « Nous l’avons cherchée partout, même au collège pour savoir si elle y était présente. Au moment où j’ai consulté sa fiche de présence, on nous a appelés pour informer que deux jeunes filles ont été jetées à Mahazoarivo et que le numéro était dans son carnet de correspondance. Celui qui a appelé a souligné que les jeunes filles seront emmenées au CSB de Mahazoarivo, pour finalement préciser qu’elles seront directement transportées à l’HJRA et que la Police est déjà au courant. Nous l’avons rejointe à l’hôpital vers 19h 30 », témoigne le père d’Ordia.
Pour sa part, le chef de service des urgences de l’HJRA confirme le fait que les jeunes filles enlevées ont été droguées par les ravisseurs. Ces derniers utilisent des substances nocives pour endormir et rendre inconscientes leurs victimes, âgées entre 15 et 21 ans. En général, les victimes d’enlèvement ne subissent pas de violences physiques, sauf des traces de ligotage, mais leurs traumatismes psychologiques sont conséquents. L’on attend les résultats des analyses effectuées avant de trancher. Les enquêtes menées par les Forces de l’ordre à ce sujet s’enchaînent. Affaire à suivre !
Recueillis par Patricia Ramavonirina
« Ces derniers jours, nombreuses jeunes filles subissent de violences sous forme d’enlèvement. Je condamne avec véhémence les agissements de ces personnes malintentionnées à l’encontre de nos jeunes filles innocentes ». Telle est la publication de Mialy Rajoelina sur son compte Instagram, samedi dernier. « J’encourage les Forces de l’ordre à agir avec fermeté et je lance un appel pour démanteler ce réseau afin de mettre un terme à ces actes ignobles. Nous avons besoin de retrouver la sérénité. Soyons vigilants, protégeons nos enfants », précise la publication. Après ce message de condamnation, d’appel à l’action aux Forces de l’ordre et à la vigilance de tout un chacun, la Première dame a rendu visite aux jeunes filles victimes. Une occasion de rappeler qu’elle sera toujours aux côtés des jeunes filles victimes d’injustice !
P.R.