Publié dans Société

Coupures intempestives de l’électricité - Tout le monde en souffrance

Publié le vendredi, 04 novembre 2022

Le délestage est devenu un grand problème pour de nombreux ménages et les petites et moyennes entreprises qui n’ont pas les moyens de se prémunir d’un groupe électrogène de secours, surtout dans la Capitale. Cela engendre des pertes conséquentes au niveau de l’activité de ces petites entreprises.

 

« L’électricité a été coupée durant plus d’une heure dans notre quartier. Quand elle est revenue, la lumière n’était pas plus brillante qu’une chandelle », témoigne Sitraka, une coiffeuse exerçant à Tsimbazaza. « En plus de la perte de clients et par conséquent d’argent, nos matériels sont aussi menacés de destruction à cause des microcoupures et des tensions instables. Ce n’est pas la JIRAMA qui va les remplacer », a-t-elle continué.

Les petits commerçants ne sont plus à l’abri des délestages. Pour les épiciers, ce sont les produits laitiers qui pourrissent au frigo. Les poissonniers ne sont pas en reste. En effet, une coupure de plus de 5 heures va faire fondre toute la glace qui maintient les poissons au frais.

Njiva, un autre commerçant qui tient une petite boutique de poissonnerie a tenu à expliquer ses inquiétudes. « Je n’ai pas les moyens d’acheter un groupe électrogène et je dois me contenter du courant fourni par la JIRAMA. Si les délestages continuent, je crains pour l’avenir de mon business. Aujourd’hui, le courant a été coupé plus d’une fois pendant plusieurs heures. Je n’avais qu’à prier pour que les glaces tiennent en mettant du plastique autour des poissons ».

La compagnie d’eau et d’électricité, malgré ses efforts, n’a jusqu’à présent tenu ses promesses de réduire le délestage tournant, vu que l’excuse avancée était l’insuffisance des précipitations. Dans certains quartiers, la coupure de courant a même duré 24 heures d’affilée.

Patricia, une mère de famille exaspérée de la situation, a tenu à dire : « Nous payons les factures à temps, et ce, à un prix élevé. Pour les abonnés, si vous avez un jour de retard de paiement, on vous coupe l’électricité. Les responsables ont déjà affirmé que le délestage serait moins fréquent. Or, sur le terrain, ce n’est pas du tout le cas. Au contraire, les coupures s’amplifient. Aujourd’hui, j’ai dû expliquer à mon mari que j’étais injoignable au téléphone. Celui-ci avait complètement été déchargé. Heureusement, il était compréhensif ».

D’autres secteurs comme les cybercafés sont aussi en difficulté en raison des délestages intempestifs. « Si cela continue, je vais abandonner cette activité. Je n’arrive plus à assurer le paiement des factures de la JIRAMA, sans parler des frais de connexion à Internet et du loyer », a déclaré un gérant de cybercafé.

En outre, la panne de courant touche aussi l’approvisionnement en eau, étant donné que les groupes servant à alimenter les stations de pompage sont hors service en cas de coupure. Par conséquent, les laveries et les bassins dans les Fokontany ne sont plus fonctionnels et les lessiveuses se retrouvent sans travail.

Selon Ramaria, avec une cuvette encore plein de linge sale à laver, « on ne peut pas aller à la rivière, c’est trop loin. Les rares puits qui existent dans le quartier sont pris d’assaut. Et en plus, les propriétaires vous font payer le prix fort. Ce travail ne permet pas de vivre si vous n’arrivez pas à faire la lessive de plusieurs ménages. Sans eau à proximité, c’est impossible ! ».

Les coupures d’électricité représentent ainsi un véritable casse-tête au quotidien pour beaucoup de ménages. Perte d’argent, fuite des clients, bref plusieurs centaines de petits boulots sont en danger.

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • Problématique nationale ?
    La Grande île manque d’eau ! Contradictoire ! L’eau, cet élément le plus précieux parmi les quatre essentiels pour la vie, à savoir la terre, l’air, le soleil et évidemment l’eau, semblerait nous faire défaut en ces temps-ci ? Pour en devenir une problématique nationale. Le conditionnel est de rigueur. Quelque part, on doute sur la pertinence de la chose. On confond, semble-t-il, la situation naturelle du pays avec les dysfonctionnements de la compagnie nationale JIRAMA et du département de l’eau sur la gestion de cet élément indispensable à la vie. En fait, ce n’est pas l’eau qui manque, c’est la gestion rationnelle qui fait défaut. On n’est pas dans les pays du Golfe où l’océan du sable domine l’environnement ou en plein désert du Sahara où l’eau n’existe pas. Certes, il y a le grand Sud où les pluies se font rares, mais de là à dire que l’eau…

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