Publié dans Société

Défécation à l’air libre - Vingt Communes de Bekily épargnées !

Publié le lundi, 21 novembre 2022

« Nous n’allons plus manger des excréments comme avant ». Le maire de la Commune rurale de Besakoa, dans le District de Bekily Androy, l’a récemment souligné. En fait, Bekily est actuellement un District sans défécation à l’air libre (ODF ou « Open Defecation Fee »). Ses 20 Communes rurales se sont appropriées de toilettes hygiéniques et « améliorées », grâce aux efforts de la communauté à vouloir abandonner la défécation à l’air libre afin de contribuer à la propreté de leur environnement extérieur et garantir la santé de leur famille.

Ce défi a pu être relevé grâce au programme « Madagasikara Madio » - approche « assainissement total » pilotée par la communauté (CLTS), mis en œuvre par l’ONG Sahi, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Le déclenchement des communautés a permis d’améliorer les pratiques d’hygiène et d’assainissement pour les 171.449 habitants dudit District. Près de 25.630 ménages entretiennent actuellement l’utilisation des toilettes.

Au niveau de la Région d’Androy, 54 parmi ses 59 Communes sont classés ODF. Elle figurait pourtant parmi les Régions pratiquant la défécation à l’air libre en 2018, selon l’enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS). La poursuite des efforts déployés constitue toutefois un objectif national en matière d’assainissement. « La défécation à l’air libre nuit non seulement à l’hygiène et à l’assainissement mais aussi à la santé », reconnait Fidiniavo Ravokatra, ministre de tutelle. « Les maladies diarrhéiques ont atteint des centaines d’habitants par mois auparavant. Mais ce chiffre est actuellement réduit à 2 ou 3 par mois grâce aux sensibilisations menées », a précisé le maire de Besakoa. 

A Madagascar, environ 37,60 % de la population ont accès aux latrines et 7 personnes sur 10 défèquent encore à l’air libre, selon les résultats de l’enquête MICS effectuée en 2018. Dans la réalisation du « Programme Madagasikara Madio » en 2025, près de 316 sur 1.696 Communes seront déclarées ODF. Près de 32 % de la population malagasy disposent d’infrastructures d’assainissement de base au niveau national, selon la base des données du ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène, en 2021. 

Pour information, la célébration nationale de la Journée mondiale des toilettes s’est tenue le 19 et 20 novembre dernier à Bekily, sous le thème « assainissement bien gérée, ressources en eau assurées ». En effet, les réserves d’eaux souterraines sont contaminées par les fèces humaines à défaut d’usage de toilettes et des fosses septiques. Les déchets humains non traités peuvent également dégrader l’environnement, propagent des maladies mortelles et chroniques. Ces incidents fréquents provoquent des urgences sanitaires, d’où l’importance de cette célébration pour mettre en exergue les efforts majeurs déployés par l’Etat en matière d’assainissement et une forte mobilisation des communautés du District de Bekily en matière d’accès aux infrastructures d’assainissement durables, gérées en toute sécurité pour protéger les eaux souterraines de la pollution par les excrétas.

 

Recueillis par Patricia Ramavonirina

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Réunion de l’OMC nationale à la Primature - Sécurité et stabilité au menu
  • Tentative de dissolution de la Fédération - Le football malgache en danger
  • Université d'Antsiranana - La paix restaurée
  • Sahara Marocain au Conseil de sécurité l’ONU - Victoire du Maroc et consécration de l’initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine
  • Vie de la Nation - Madagascar, cobaye des politiciens
  • Perquisition au groupe Sodiat Talatamaty - Pillage et razzia sur des véhicules
  • Actu-brèves
  • Gouvernement - Un ministère d’Etat chargé de la Refondation de la République
  • Ministres de la Refondation - Deux mois pour faire leurs preuves

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

A bout portant

AutoDiff