L'utilisation de méthodes contraceptives modernes a depuis longtemps figuré dans le programme de développement de l'Etat, mais ce n'est qu'actuellement que celles-ci commencent vraiment à prendre leur place dans la société malagasy. En effet, la contraception s'est longtemps heurtée aux mœurs et surtout à la méconnaissance. Les enfants sont considérés comme des trésors, et le fait d'avoir un enfant est un cadeau de Dieu. D'ailleurs, dans les zones
rurales où ces deux principes sont encore bien ancrés au sein de la population, les sensibilisations sur la contraception sont restées longtemps vaines.
Cependant, le contexte socio-économique a précipité le recours à la limitation des naissances. Le coût de la vie ne permet plus d'élever plusieurs enfants. Ainsi, dans le même rapport de l'enquête, un couple malagasy estime qu'avoir 4 enfants serait l'idéal dans le contexte actuel. Bien plus qu'un changement de mentalité, la progression de l'utilisation des contraceptifs relève plutôt d'un manque de moyens pour subvenir dignement aux besoins des enfants.
Ce sont les femmes dans les Régions d'Itasy et de Vakinankaratra qui utilisent le plus les méthodes contraceptives modernes avec respectivement un taux de 69 % et 65 %. Par contre, la Région d'Androy enregistre la prévalence contraceptive la plus faible (11 %).
La planification familiale, considérée comme l'une des stratégies appropriées pour améliorer les indicateurs de développement socio-économique, a pour objectif - par l'utilisation de méthodes contraceptives - d'espacer ou de limiter les naissances afin d'atteindre le nombre souhaité d'enfants. En plus, elle sert à prévenir les grossesses non désirées et à réduire ainsi les risques de morbidité et de mortalité maternelle et néo-natale.
Nikki Razaf