Actuellement, la mesure d’interrompre ou pas les cours appartient aux Directions régionales de l’Education nationale (DREN). « Les DREN ont des informations sur l’évolution du cyclone et peuvent prendre à tout moment la décision de fermer temporairement les écoles. Elles ont une vision plus précise des menaces et de l’état des lieux », d’après le ministère de l’Education nationale. Ainsi, selon le niveau de dégradation de la météo, les établissements scolaires fermeront les portes au moment opportun.
Devant cette tergiversation ou la prudence des autorités compétentes, selon les parents, l’envoi des enfants à l’école ne dépendra plus d’une décision de l’établissement scolaire ou du ministère. Ils ont décidé de prendre leur responsabilité. « Lors du passage de la tempête tropicale Cheneso, la décision d’arrêter les cours a été tardive car les enfants étaient déjà à l’école. Ils doivent parcourir plusieurs kilomètres pour rejoindre le CEG et doivent donc partir de bonne heure, et la note a été publiée un peu trop tard. Cette fois-ci, on a décidé de ne plus envoyer les élèves selon notre propre appréciation de la menace », selon A. Randrianarison, un parent d’élève annonçant ses inquiétudes par rapport à l’arrivée du cyclone Freddy. Il a ajouté : « Les parents ont aussi l’obligation de prendre leur responsabilité vis-à-vis de leurs enfants, et ce, sans devoir attendre une décision ministérielle ».
A Antananarivo, les orages de vendredi dernier ont déjà donné un aperçu des rafales de vent et des fortes pluies. Rues et trottoirs inondés, arbres, panneaux publicitaires et fils électriques arrachés, personnes mortes foudroyées, la Capitale a été le théâtre d’un mini-désastre. Tout cela a donné l’idée sur la gravité d’un cyclone.
« Je m’inquiète du passage du cyclone Freddy. En écoutant les infos, il est certain qu’il passera sur les hautes terres. Antananarivo ne sera donc pas épargnée. Dès mardi ou mercredi au plus tard, les enfants resteront à la maison, que le ministère de l’Education nationale décide d’arrêter ou pas les cours. Même s’il n’y a pas d’inondation, les tôles emportées par le vent, les murs d’enceinte qui s’écroulent, les torrents d’eau et les dalles sans couverture constituent de véritables dangers. En plus de cela, la disparition des transports en commun quand la pluie commence à tomber nous a dissuadés de ne pas envoyer les enfants en classe », affirme un parent d’élève déterminé à faire face à Freddy.
En outre, si les blagues et autres moqueries sur Freddy ont circulé, actuellement cela est en passe de devenir la panique sur les réseaux sociaux. En effet, les âneries ont été supplantées par les prières, la solidarité, ainsi que la diffusion et le partage d’informations utiles.
Nikki Razaf