Publié dans Société

Prisca Fanomezantsoa - Soldate de feu par philanthropie 

Publié le mardi, 07 mars 2023

Depuis l’année 2021, le Corps des sapeurs-pompiers de la Capitale compte 22 membres féminins dans ses rangs. Et Prisca Fanomezantsoa figure dans la liste. 

Elle figure parmi les 4 jeunes femmes d’une même promotion sortie en 2021, les premières à devenir soldates du feu dans le pays. Elle n’a que 26 ans et possède le grade de 2ème classe, mais semble déjà avoir la maturité professionnelle de ses collègues plus âgés. Elle, c’est Prisca Fanomezantsoa, une jeune mère d’un petit garçon. Avant, elle faisait du touche-à-tout, avant que le déclic ne l’ait poussée à rejoindre le camp des sapeurs-pompiers. Mais pour elle, c’était un véritable parcours de combattant. Elle a brûlé toutes les étapes : stage, concours, formation militaire de 45 jours, puis 9 mois de formation chez les sapeurs-pompiers avant qu’elle reçoive finalement le baptême de feu. « J’ai choisi ce métier sacro-saint car j’aime secourir et surtout aider les autres », a-t-elle expliqué. Pourtant, l’idée de devenir soldate du feu ne l’avait même pas effleurée durant son enfance. « Je suis devenue sapeur-pompier, non pas parce que je m’en étais déjà fixé le but depuis que j’étais petite. Je suis devenue amoureuse de ce métier à force de regarder des films et même des dessins animés montrant des opérations et autres scènes de sauvetage de personnes en détresse », continue Prisca.

Et à notre interlocutrice de préciser encore qu’elle n’a pas hésité à rejoindre la caserne à Tsaralalàna dès qu’un premier recrutement a été annoncé en public. Cette sportive-née reconnait qu’il s’agit d’une profession plutôt physique, qui requiert à la fois de l’énergie et surtout de la volonté, le sport étant sa base. A chaque mardi et jeudi, elle a droit à une séance de natation obligatoire avant de se rendre sur son lieu de travail. Et le vendredi, elle fait du jogging. 

Puisqu’elle travaille dans un milieu ou plutôt un monde macho, elle reconnaît qu’on ne fait pas de distinction de sexe quant à la répartition des tâches. « Comme nos collègues hommes, je participe dans différentes opérations dont l’intervention en cas d’incendie, d’évacuation sanitaire, de coupe d’arbres, etc. », admet-elle. 

Femme au foyer

Heureusement, le conjoint de Prisca est un homme compréhensif, étant donné qu’il était un peu réticent au début, les absences fréquentes de sa femme à cause du travail l’ayant désorienté. Puisque ce n’est pas également une chose facile de devoir jongler entre deux vies, Prisca sait pourtant faire la part des choses. Elle déclare ne pas subir trop de contrainte dans son emploi de temps. Car si elle est de garde ce jour, elle dispose par la suite 48 heures de repos. Un laps de temps qui lui permet de se consacrer à sa vie en famille ou à sa passion. Il ne faut surtout pas oublier qu’elle est également un membre actif de « New Life in Christ », un groupe de gospel local. Le reste de son temps libre, elle le consacre à son autre passion : voyager. De toute façon, elle réserve ses jours de congé à cette activité lorsqu’elle n’est pas derrière le fourneau pour mijoter quelques bons petits plats comme la salade de poulet qui est d’ailleurs sa spécialité. 

Pour le reste, Prisca est une grande sportive, comme nous l’avions déjà annoncé. Et elle n’hésite pas à dire qu’il faut un moral d’acier pour faire ce genre de métier. « Tous les trois mois, le 8 Kil (Ndlr, d’après un jargon militaire) nous attend. Il s’agit d’un marathon de 8 kilomètres qui  doit s’effectuer en une heure. Mais quand vous vous habituez à cela, il arrive même que des collègues hommes passent après vous (rires) », commente-t-elle. On voit bien que Prisca est une sportive dans l’âme. A la caserne, elle respecte bien la hiérarchie où le chef est parfois intransigeant. 

Mais on peut dire que ses camarades de promotion et elle se la coulent douce. Cependant, leur présence a totalement bouleversé le quotidien de leurs collègues masculins, même si ces derniers reconnaissent bien qu’il existe des tâches que seules les femmes assument avec plus de dextérité. A présent, elle participe déjà dans l’encadrement et la formation de 10 nouvelles jeunes recrues, encore des soldates du feu, à Ivato. 

 

Franck R. 

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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