« Nous avons beaucoup de problématiques en commun. Mais des énormes réformes en matière de protection sociale ont été entreprises en ce moment, pour les travailleurs indépendants et pour la " Caisse maladie universelle " (CMU). Des programmes y afférents existent en Côte d’Ivoire aujourd’hui, quoi que des améliorations restent à faire », ajoute Félix Kouassi, chef de mission de la délégation ivoirienne.
« 90 % des travailleurs malagasy œuvrent dans le secteur informel ». Hanitra Razakaboana, directeur général du Travail et des Lois sociales (DGTLS), l’a précisé lors de la rencontre de la délégation ivoirienne avec les représentants des ministères concernés, lundi après-midi à Andraharo. Cette situation pourrait expliquer le fait que la couverture sociale est à moins de 15 % actuellement. Seuls les travailleurs régis par le Code du travail et le Code maritime sont sous protection sociale, affiliés à la Caisse nationale de prévoyance sociale. Depuis quelques années, l’extension de la protection sociale pour les travailleurs du secteur informel et ceux indépendants a été étudiée. Les cibles incluent les travailleurs du secteur agricole élargi, dont les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs. Depuis, divers projets ont été entrepris, dont la création de plateformes d’économie informelle. Amoron’i Mania, Atsinanana et Vakinankaratra étant les 3 Régions pilotes pour le projet d’extension de la protection sociale. « Les échanges d’expériences avec les experts ivoiriens s’avèrent indispensables pour tirer des leçons. Ils ont su trouver une piste pour la mise en place de la CMU, malgré le fait que le secteur informel y est également dominant », précise le DGTLS.
Notons que cette visite officielle entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet OIT Madagascar et OIT Côte d’Ivoire sur la coopération Sud-Sud. Elle vise également à mettre en œuvre l’axe n° 2 du programme-pays pour le travail décent à Madagascar, lequel invite le Gouvernement à étendre la protection sociale aux travailleurs du secteur informel, d’après Coffi Agossou, directeur du Bureau pays de l’OIT pour Madagascar. La finalité étant d’aboutir à un plan d’action pour faciliter la transition de l’informel vers le formel. Cela devrait également permettre aux travailleurs de l’économie informelle et ceux indépendants de s’affilier à une protection sociale.
Recueillis par Patricia Ramavonirina