Les huiles essentielles sont des produits très prisés à l’international et constituent une source de devises non-négligeable pour l’économie malagasy. En plus, leur production ne nécessite pas de grandes installations et peut être mise en œuvre au sein d’une communauté villageoise.
Ainsi, tout en respectant l’environnement, une usine d’exploitation d’huiles essentielles à base de plantes médicinales dans la Commune d’Androy Kely, District de Lalangina a été dotée d’une centrale solaire. Ses produits sont connus et utilisés par un grand nombre de ménages malagasy.
L’utilisation de l’énergie solaire, à la place du feu de bois conventionnel pour chauffer les alambics, vise à préserver l’environnement et réduire les impacts sur le changement climatique.
Cette unité distille 400 espèces de plantes endémiques malagasy connues par leurs vertus médicinales et thérapeutiques. On y extrait par exemple des huiles essentielles à base de Vahona, d’Eucalyptus globulus, de Mandravasarotra et de Ravintsara.
Dans cette initiative, les habitants de la Commune peuvent exploiter 18 ha de terrain afin de mettre dans la terre les ingrédients nécessaires à la production des plantes.
L’huile essentielle est un secteur porteur et peut être une source de revenu confortable pour les malagasy. Avec une demande sur le marché mondial qui ne cesse de croître, Madagascar exporte 95 % de sa production à l’international. Notamment les huiles essentielles de Ravintsara, de Mandravasarotra (Saro) ou encore d'Ylang-ylang, mais également de Géranium, les incontournables du pays.
Cependant, ce secteur rencontre un problème majeur. En effet, souvent déconnectés des marchés et manquant d'infrastructures, les vrais producteurs dans les villages et les endroits où sont implantées les usines ne sont pas rémunérés à leur juste valeur. Ce sont les sociétés d’exportation qui captent la grande partie de la plus-value sur les huiles essentielles, ne laissant les producteurs locaux qu’avec de maigres revenus. Pourtant, ce produit peut être une source de développement et de l’amélioration de la qualité de vie de nombreux malagasy. En effet, le prix du kilo de l’huile essentielle peut commencer à 6 euros (orange) jusqu’à atteindre les 7 000 euros (rose).
La découverte de ce décalage par les paysans conduit la plupart du temps à l’abandon d’un projet qui va se réimplanter ailleurs, là où l’arnaque n’est pas encore connue. La recherche de profit personnel contribue à la discontinuité d’une dynamique de production de l’huile essentielle qui est pourtant un produit avec un énorme potentiel. .
Nikki Razaf