Publié dans Société

Droits humains et travail décent - Les enfants, plus que jamais en danger

Publié le jeudi, 06 avril 2023

Le monde du travail n'a jamais été aussi préoccupant qu'aujourd'hui malgré les efforts et les sensibilisations effectués pour protéger les employés et les enfants. « La situation globale des droits humains se détériore chaque année. Actuellement, on dénombre dans le monde 160 millions d'enfants qui sont déjà dans le milieu du travail », selon l'Organisation des Nations unies (ONU).

Ainsi, les enfants sont parmi les premières victimes de cette détérioration des droits humains. Travaillant comme domestiques dans des foyers malagasy, nombre d'entre eux sont victimes de maltraitance en tout genre. Le viol, les coups et blessures, les tortures par brûlure ou par électrocution, un travail sans rémunération sont les cas les plus évoqués. Parfois, le décès du travailleur fait partie du lot.

La plupart de ces enfants sont issus de familles nécessiteuses ou des parents en difficulté financière résidant dans le milieu rural. Le plus dangereux, c'est le silence des familles des victimes qui n'osent pas dénoncer les « patrons », sous prétexte de conserver le « fihavanana », mais aussi par manque d'argent.

« Comment voulez-vous qu'on dénonce nos propres parents ? Sans eux, nos enfants seraient morts de faim depuis longtemps. Il n'y a pas de travail sans peine. En plus, quand les enfants ont fait une bêtise dans leur travail, ils méritent des punitions, quelles que soient leur forme. Dans les conditions économiques actuelles, il n'y a pas d'alternative pour certains. C'est travailler et souffrir en silence, ou mourir le ventre vide », disent certains parents pour justifier leur silence. Pour eux, en plus d'une source de revenu supplémentaire, un enfant qui travaille chez un proche en ville est aussi une bouche à nourrir de moins.

Selon les dernières statistiques du Bureau international du travail (BIT), 72 % des enfants travaillent au sein de leur cellule familiale. Ceux-ci exercent notamment des travaux domestiques, exploitations agricoles, etc. Plus de 1/4 des enfants âgés de 5 à 11 ans et près de la moitié des enfants de 12 à 14 ans sont astreints au travail en milieu familial et effectuent des travaux susceptibles de nuire à leur santé, à leur sécurité ou à leur développement moral. Au moins, 20 millions d'enfants sont touchés par le travail domestique dans le monde.

Un avenir bien sombre pour de nombreux enfants

Avec ces 160 millions d'enfants au travail, cela représente une augmentation de 8,4 millions d'enfants au cours des 4 dernières années. 79 % d'entre eux seraient victimes des pires formes de travail (esclavage, implication dans des conflits armés, prostitution, tri des déchets, trafic de stupéfiants, travail dans les mines,…). En 2023, neuf millions d'enfants supplémentaires seront astreints au travail.

Cependant, il a été démontré qu'il existe un lien étroit entre la pauvreté des ménages et le travail des enfants et que le travail des enfants perpétue la pauvreté de génération en génération, en les tenant à l'écart de l'école et en limitant leurs possibilités de promotion sociale. D'un autre côté, les enfants qui arrivent en ville, las de leur traitement dans leur famille d'accueil et de la pauvreté chez eux, sont tentés par le gain de l'argent facile et basculent dans le vol, le cambriolage et autres crimes. La plupart d'entre eux finissent en prison ou tués par la Police.

Selon les études récentes effectuées par le BIT, l'élimination du travail des enfants dans les économies en transition et en développement pourrait générer des avantages économiques bien supérieurs aux coûts liés principalement aux investissements pour l'amélioration des services sociaux et éducatifs. Pour atteindre cet objectif, il faut briser la chaîne de la pauvreté. Cependant, tout le monde n'est pas pressé de le faire car le travail des enfants rapporte beaucoup d'argent pour certaines personnes…

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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