La Côte d’Ivoire est un pays modèle en matière d’extension de la protection sociale des employeurs du secteur informel et ceux indépendants. Ce pays d’Afrique a déjà pu franchir diverses étapes, dont l’enregistrement de la population ou encore l’opérationnalisation de la « Caisse maladie universelle » ou CMU. Un exemple à suivre pour Madagascar où seuls les travailleurs régis par le Code du travail et celui maritime bénéficient du système de prévoyance sociale, avec leur affiliation à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS). Pourtant, 90 % des travailleurs œuvrent dans le secteur informel, notamment en milieu rural.
Après les quelques jours de visites et d’échanges avec les autorités et acteurs malagasy, la délégation ivoirienne recommande le renforcement de la volonté politique pour davantage d’implications des gouvernants. Le dialogue social entre tous les acteurs devrait également être renforcé, selon ses dires. Aussi, il faudrait coordonner les activités pour éviter la dispersion. Il faudrait bâtir sur ce qui existe déjà et tirer de leçon sur la Côte d’Ivoire.
Cependant, la digitalisation de la CNaPS et la coordination avec les opérateurs économiques pour faciliter le paiement des prestataires figurent aussi parmi les recommandations élémentaires avancées par l’OIT.
Quant à la suite des échanges, une délégation malagasy se rendra à Abidjan. « L’OIT va se charger de l’organisation et l’appui du Gouvernement et des partenaires sociaux pour effectuer cette mission en Côte d’Ivoire. Mais au préalable, le Gouvernement malagasy - à travers le ministère du Travail - doit établir les priorités à partir des recommandations faites. Cela facilitera notre accompagnement pour la mise en œuvre de ce plan d’action », avance le directeur du Bureau pays de cet Organisme onusien. Faut-il rappeler que l’extension de la protection sociale constitue une priorité dans le programme pays pour le travail décent, signé par Madagascar.
Patricia Ramavonirina