La loi 2005 / 034 qui régularise le statut des huissiers devrait être appliquée, explique maître Faly Raberahona. D’après lui, l’article 30 stipule que toute plainte directe déposée à l’encontre d’un huissier de justice ou d’un commissaire-priseur dans l’exercice ou en dehors de ses fonctions doit être préalablement communiquée auprès du procureur général. Le bureau doit être également informé de toute poursuite pénale à l’égard de ses pairs pour pouvoir émettre son avis aux autorités judiciaires dans un délai d’un mois. Une étape qui n’a pas été franchie avant l’arrestation de leur pair. Afin d’éclaircir le rôle ainsi que leur situation, l’ordre national des huissiers de justice prévoit une rencontre avec le ministère de la Justice ainsi que d’autres entités en rapport avec leur travail.
« Beaucoup ne connaissent pas notre travail et nous pointent du doigt pour un abus ou corruption », soulignent les conférenciers. Cependant, il joue un rôle primordial dans le bon déroulement de la procédure judiciaire notamment dans la saisine des Cours et Tribunaux, dans les significations d’actes et dans la mise en exécution des décisions définitives.
Pour faire un bref rappel de cette affaire, il convient de rappeler qu’une mère de famille a porté plainte auprès de la justice pour non-paiement de pension alimentaire. Le père a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à payer des dommages et intérêt. Furieux, il aurait ainsi porté plainte contre l’huissière pour abus de fonction, car elle aurait osé faire une saisie exécution – qui a été suspendue par une ordonnance des référés – et son ex-femme pour corruption, car selon lui, elle aurait été bénéficiaire de l’abus de fonction. L’huissière a donc été mise sous mandat de dépôt. Pourtant, la mère de ses enfants n’a pas touché un sou des pensions alimentaires impayées. Le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire de l’huissier cette semaine.
Recueillis par Anatra R.