Publié dans Société

Holy Raobelina experte en nutrition - « Les paysans multiplicateurs de semences, une expérience positive capitalisé »

Publié le lundi, 06 novembre 2023

Madagascar a été représenté par Holy Raobelina, experte en nutrition auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), lors du sixième forum international sur les micronutriments qui s’est tenu à La Haye (Pays- Bas) en octobre dernier. Cette rencontre internationale mise sur le fait qu’une bonne nutrition a le potentiel de changer la vie. Le manque de vitamines et de minéraux essentiels, ou micronutriments, peut avoir des conséquences dévastatrices dès la naissance jusqu’à l’âge adulte. La représentante malagasy a pu partager les expériences positives capitalisées par la Grande île en la matière. L’experte en nutrition nous en dit plus…

La Vérité (+) : Quels sont les avantages d’avoir participé à ce forum international ?

Holy Raobelina (=) : Cette rencontre a été une occasion pour les chercheurs, acteurs de développement émanant du secteur privé, du système des Nations unies et des bailleurs de s’échanger sur les innovations pour améliorer la disponibilité en micronutriments dans les aliments. Participer à ce genre d’évènement s’avère indispensable pour partager les expériences et être au courant de diverses opportunités exploitables. Madagascar a également pu partager ses expériences positives capitalisées, notamment en fortification alimentaire de masse et en bio-fortification.

(+) : En quoi consiste la fortification alimentaire de masse ?

(=) : La fortification alimentaire de masse consiste à ajouter des vitamines et minéraux dans les aliments fortement consommés, comme le riz, l’huile ou la farine pour Madagascar. Toutefois, cette pratique n’est pas encore courante dans la Grande île, sauf pour le sel iodé. Il existe toutefois des fortifications alimentaires ciblées dans le pays, à l’exemple des farines enrichies pour lutter contre la malnutrition chez les enfants. D’autres pays asiatiques fortifient massivement leurs aliments, à l’exemple du mil, du « golden rice » ou encore l’huile. Ce dernier est ensuite proposé dans un packaging plus accessible, dont en petit sachet, afin que tout le monde puisse s’en acquérir. On pourrait s’inspirer de cette innovation.

(+) : Qu’en est-il de la bio-fortification ?

(=) : Il s’agit d’une autre technique basée sur la production agricole. La bio-fortification consiste à effectuer un croisement avec les variétés plus riches en nutriments, pour obtenir une variété enrichie en vitamine ou minéraux. A Madagascar, nous avons déjà la patate douce à chair orange, riche en vitamine A, fruit de la recherche du centre FIFAMANOR. Le haricot à rayures blanches ou haricot cal 98, riche en fer, est également le fruit de la bio-fortification menée avec le FOFIFA et un centre de recherche africain. Ces aliments sont actuellement disponibles sur le marché, accessibles à tous. D'autres produits comme le manioc riche en vitamine A, du riz riche en fer et en zinc pourront être introduits pour corriger les lacunes en micronutriments dans notre alimentation quotidienne.

(+) : Quelles sont les activités entreprises pour promouvoir ces bonnes pratiques ?

(=) : L’existence d’une centaine de paysans multiplicateurs de semences fait partie des expériences positives capitalisées que Madagascar a présenté lors du forum international qui s’est déroulé à La Haye. En fait, la FAO soutient cette communauté pour produire des semences améliorées et de proximité, notamment dans la partie sud de l’île. Ces groupes vulnérables ont été appuyés pour devenir des professionnels dans le secteur agricole. Ils ont non seulement pu améliorer leurs revenus, mais ils contribuent également au développement économique et agricole de leur communauté, voire de leur Région. D’un autre côté, la bio-fortification de la patate douce à chair orange a été fructueuse à Ambositra. Même si le projet y afférent a pris fin, les agriculteurs locaux continuent à pratiquer cette culture jusqu’à maintenant. La récolte y est satisfaisante, au point qu’ils collaborent avec d’autres personnes pour la transformation des produits. C’est devenu une chaîne de valeur sensible à la nutrition.

(+) : Y a-t-il des projets en cours ou des perspectives dans ces innovations ?

(=) : Effectivement, tous les projets liés à la sécurité alimentaire et la nutrition sont actuellement informés de l’existence de ces initiatives innovantes. A l’exemple de la bio-fortification, sa mise à l’échelle nationale est envisagée, notamment pour la patate douce à chair orange. Quant à la fortification alimentaire, de nombreux organismes disposent de financements y afférents, dont le GIZ et l’USAID. Ils sont actuellement en train de créer le design des projets avec les techniciens et experts. Ces derniers sont en cours d’identification des aliments vecteurs à fortifier ou encore des fortifiants adaptés…

 

Propos recueillis par P.R.

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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