« QCSTAR opère sur un modèle de marketing multi-niveaux (MLM), comparable à d'autres plateformes comme Antares en 2021 et Macropoline en 2022. Le système fonctionne avec différents types de robots, allant de 120.000 ariary à 3 millions d'ariary. Plus le prix du robot est élevé, plus les gains sont importants ». Les utilisateurs sont assistés et guidés depuis la création du compte jusqu'à son utilisation, avec des assurances de légitimité fournies par des preuves de longévité de la plateforme. Pourtant, quand on entre dans un système de recrutement, la structure est vouée à l’effondrement dès que le quota maximum est atteint.
Quid des poursuites judiciaires ?
Les initiateurs de ce projet à Madagascar sont tous connus. Ils ont même fait des interventions sur les ondes radiophoniques, mais également à la télévision afin d’expliquer et de rassurer ceux qui veulent investir sur QSTAR. Actuellement, du côté de la Police, et plus précisément de la cybercriminalité, c’est la grande muette. En phase d’enquête ou pas ? Aucune indication ni de bribes d’information n’a été relevé jusqu’ici. Les comptes Facebook de nombreux membres-fondateurs ont aussi disparu. En outre, la majorité des publications et des photos incitant à rejoindre l’arnaque ont été effacés. Cette situation inquiète. Nombreux sont ceux qui se demandent de la légitimité des plateformes de trading en ligne utilisant des systèmes multi-niveaux.
« Pour les victimes, il y a peu de chances qu’ils obtiennent réparation. Les textes sont encore flous, même à l’étranger concernant ce genre d’arnaque en ligne. Il y a également la difficulté à tracer l’argent », selon une source qui a tenu à garder l’anonymat.
La prudence est de mise
Ce genre d’escroquerie risque fort de réapparaitre plus tard quand la poussière sera retombée. En effet, le manque d’éducation, l’appât de l’argent facile et la mémoire courte aident les arnaqueurs à monter un nouveau « QCSTAR » dans une autre forme. Grâce à des promesses de richesse spontanée et le contexte de la
pauvreté à Madagascar, les belles paroles ajoutées à des démonstrations plus que convaincantes feront plonger les ignorants dans une nouvelle combine de type « pyramide de Ponzi ». Dans ce dernier, les investisseurs sont incités à investir de l’argent en promettant des rendements élevés. Mais dans les faits, les rendements sont financés par les fonds apportés par les nouveaux investisseurs, et non par les bénéfices réels de l’entreprise. En bref, ce sont les nouveaux membres qui payent les anciens membres. Quand le système s’effondre, ce sont les derniers arrivants qui sont ruinés et non les recruteurs. Ces derniers ont déjà remboursé leur adhésion et ont commencé à gagner de l’argent.
Espérons que cette dernière expérience a fait prendre conscience aux Malagasy le fait que quand un business est quasi gratuit avec d’énormes promesses de revenus, c’est louche. Il faut ainsi adopter le célèbre slogan « Si c'est gratuit, c'est que vous êtes le produit ».
Nikki Razaf