Un juge s’occupe de 50 dossiers en moyenne. Les dénonciations d’injustices et de conflits au travail sont permanentes à Madagascar, à en croire les juges en charge de ce domaine. Le licenciement abusif reste en tête de liste quant aux plaintes reçues auprès du Tribunal du travail d’Antananarivo. Ce nombre a largement augmenté depuis la pandémie de Covid-19, avec les divers cas de chômages techniques constatés de toute part. « Le licenciement abusif ne suivent pas les procédures imposées par la loi. Dans certains cas, les employeurs ne savent même pas ce qu’en dit la loi », reconnait Nina Raharinarivonirina, présidente du Tribunal du travail.
Au lieu d’un licenciement, l’employé a-t-il reçu une demande d’explication ou a-t-il été mis à pied ? A-t-il commis une faute lourde ? Les réponses à ces questions s’avèrent indispensables avant d’arriver au licenciement. Aussi, une phase de conciliation s’impose auprès de l’Inspection du travail si le contrat de l’employeur est encore en vigueur. Le juge entre en scène dans le cas contraire, c’est-à-dire si le contrat est déjà rompu. Dans ces deux cas, les procédures durent environ 4 mois, selon les informations recueillies.
Formation à Turin
L’inspection et la juridiction du travail mises en avant. 4 juges et 3 inspecteurs du travail ont suivi deux semaines de formation à Turin, en Italie, grâce à l’appui de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ces personnalités jouent un rôle prépondérant dans la prévention des risques professionnels et dans l’amélioration des conditions de travail ainsi que des relations sociales. Ils interviennent également dans la résolution des conflits au travail, d’où l’importance de ce genre de formation à l’international. Après la formation, ils seront des ambassadeurs pour la mise en œuvre des conventions internationales du travail, d’après Frédérick Muia, directeur du Bureau pays de l’OIT pour Madagascar et les îles sœurs.
Les juges ont suivi une formation sur le genre, l'inclusion et l'avenir du travail. Un ensemble de sessions plénières, de discussions et d'ateliers pratiques au choix les ont guidés à travers un programme de transformation pour l'égalité des genres et l'autonomisation des femmes dans le monde du travail. Pour les inspecteurs du travail, ils ont suivi une formation des formateurs sur la mise en place de systèmes d'inspection du travail modernes et efficaces…
Recueillis par P.R.