En fait, les différentes recherches qu’elle a menées ont abouti au fait que l’article 317 du code pénal ainsi l’article 28 de la loi sur la Santé de la Reproduction et la Planification familiale ne sont ni suivi ni appliqués. Ils amènent plutôt à enchérir une corruption aux multiples facettes au mépris des droits des femmes les plus pauvres qui sont donc exposées à des pratiques barbares, dangereuses connues de tous. De plus, ce qui est légal n’est ni juste ni moral. Ce qui répond plus aux besoins et réalités sociales est encore juridiquement réprimandé, la dualité entre les lois et les pratiques se creuse. D’un autre côté, la société malagasy est remplie de paradoxes et d’hypocrisie sociale autant dans la société qui juge mal les pratiques de l’avortement alors qu’une femme sur 4 aurait déjà eu recours à l’avortement, que par le comportement de l’Etat qui signe les textes internationaux comme le protocole de Maputo sans le ratifier ni s’y engager.
Avec comme sujet « avortement à Madagascar : des pratiques aux droits humains », ce travail a permis à Mbolatiana Raveloarimisa de présenter les lois en vigueur, les textes nationaux et internationaux avec leurs contradictions ainsi que d’en faire des analyses. La recherche vise à contribuer aux réflexions et débats universitaires, à les déstigmatiser et les élever vers des débats d’idées et non des débats polémiques, dogmatiques ou sentimentaux. Elle amène également des essais d’analyse critique des textes réglementaires suivant l'optique de défense des droits humains. Aussi, le travail vise à apporter des recommandations de réformes, d’alignements juridiques pour la protection effective et urgente des droits des femmes malagasy dans le domaine de la santé reproductive.
Recueillis par P.R.