Publié dans Société

Santé publique - Le choléra à nos portes

Publié le dimanche, 04 février 2024

Face à la recrudescence de l’épidémie de choléra qui frappe plusieurs pays de l’Afrique de l’Est, mais surtout aux Comores, les liaisons aériennes et maritimes de Mahajanga avec Mayotte et les Comores sont suspendues temporairement pendant une période de 15 jours. Comme en 1999, Mahajanga a été déjà la porte du choléra à Madagascar, les autorités locales ont donc pris des mesures d'urgence pour contrer toute propagation de cette maladie infectieuse. 

D’ailleurs, l’épidémie de conjonctivite qui a frappé plusieurs Régions de l’île en fin 2023, était entrée par cette ville. Et cette épidémie n’est pas encore totalement endiguée. Il est toutefois à noter que les navires de commerce sont autorisés à naviguer, mais les personnes à bord ne seront autorisées à débarquer qu'après 15 jours d'isolement. Elles devront ensuite être examinées par les médecins des frontières.

Vigilance dans les villes du nord

Ces décisions ont été prises à la suite d'une réunion d'urgence qui s’est tenue samedi dernier. La Direction régionale de la santé publique du Boeny exhorte déjà la population à adopter des mesures de prévention, telles que le lavage des mains avec du savon, la consommation d'aliments bien cuits.  Il est également recommandé de boire de l’eau bouillie ou ayant subi un traitement spécifique. Au sujet de la disparition de la note publiée par le Gouvernorat de la Région de Boeny sur sa page Facebook, celui-ci a affirmé qu’il ne s’agit nullement d’une annulation des mesures. Ainsi, à l’heure actuelle, ces mesures restent valables.

A Nosy Be, le préfet Malaza Ramanamahafahay a aussi convoqué une réunion d’urgence afin d’élaborer des mesures préventives. Une surveillance sanitaire stricte des passagers arrivant par l’aéroport international Fascene et des bateaux débarquant sur nos côtes a été ainsi décidée. Jusqu’ici, l’interdiction des vols venant des pays infectés par le choléra n’a pas été évoquée sur l’île aux parfums.

Une crainte justifiée

Les autorités comoriennes ont annoncé la présence de l'épidémie de choléra dans cet archipel lors d'une conférence de presse datant du 2 février, signalant même deux décès. Ces cas ont été importés de la Tanzanie. Selon la Direction régionale de la santé d’Anjouan, le pays ayant recensé le plus de décès est le Malawi avec 1.771 décès. Des chiffres recueillis en janvier 2024. 

Le choléra est une maladie bactérienne qui provoque la diarrhée et la déshydratation, pouvant entraîner la mort en l'absence d’un traitement adéquat. La Grande île avait déjà recensé plusieurs cas en 1999. A l’époque, les autorités sanitaires ont établi la prise forcée de médicaments comme la Doxycycline au niveau des barrages sur les routes nationales. Les premiers cas, provenant d'Afrique australe, ont été signalés en mars 1999. Malgré les mesures de prévention mises en place, cette épidémie a entraîné près de 1.500 décès à Madagascar.  Plus de 12.000 cas de choléra ont été enregistrés entre le 1er décembre 1999 et le 8 mars 2000. Grâce aux efforts entrepris par l’équipe du ministère de la santé publique et du Groupe de coordination et d’appui à la lutte contre le choléra (GCALC), conduite par le lieutenant-colonel Lucien Laurel Razafitsotra, l’épidémie a été déclarée officiellement maîtrisée en mars 2001. Un épisode du pays qui a beaucoup marqué les esprits.

Sur ce, la vigilance et la mise en œuvre de mesures préventives s'avèrent essentielles pour contrôler la propagation du choléra et protéger la population. 

Le ministère de la Santé publique a déjà publié les recommandations et les préventions y afférentes sur sa page Facebook et relayées par d’autres départements ministériels. Comme le choléra est lié à l’insalubrité, l’accumulation des tas d’ordures dans plusieurs villes de Madagascar va certainement accélérer sa propagation si cette maladie bactérienne entre en terre malagasy.

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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