Publié dans Société

Trafic de drogue
 - Madagascar, plaque tournante

Publié le lundi, 10 juin 2024


La Grande île est-elle en train de devenir une plaque tournante du trafic de drogue ? Les récentes saisies spectaculaires laissent peu de place au doute. Fin 2021, 600 kilos de cocaïne ont été découverts par les Forces de l'ordre. La drogue, astucieusement dissimulée dans du sucre, témoigne d'un mode opératoire sophistiqué utilisé par les trafiquants pour ne pas éveiller les soupçons.
Ce n'était que le début d'une série d'opérations de grande envergure. Le 19 février dernier, la brigade criminelle de la Police nationale a saisi 64 kilos de cocaïne à Toamasina, une ville côtière de l'Est du pays. La drogue a été introduite clandestinement dans un conteneur de sucre en provenance du Brésil. Les responsabilités dans ces affaires restent floues : le responsable de la société d'import-export, incarcéré à Tsiafahy, est-il complice ou victime d'un réseau plus vaste ?
La presse mauricienne rappelle qu’en février 2023, une vedette rapide enregistrée à Maurice a été découverte à Nosibe-Maintialaka dans le District du port de Vohémar, au nord-est de Madagascar. Ce n'est pas un incident isolé. En mars 2023, les frères mauriciens Kenny et Kendji Morvant, ainsi qu'Avoola Oddy, ont été arrêtés pour leur implication présumée dans un trafic de drogue entre Madagascar et Maurice.
Une enquête a révélé que Juvento Nafompona, un Malgache, détenait une cargaison de skunk (cannabis) dans sa maison à Toamasina. Et les trois Mauriciens, soupçonnés de vouloir acheminer cette drogue vers Maurice par voie maritime, sont actuellement écroués. Une découverte qui s'ajoute ainsi à une liste non fermée et croissante des saisies de drogue sur l'île.
Il semble évident que Madagascar ait pris une place de choix dans cette nouvelle configuration, devenant une terre de transit pour l'héroïne et la cocaïne. Située au carrefour des routes mondiales de la drogue, la Grande île semble désormais servir de relais entre les pays producteurs d'Amérique du Sud et les pays consommateurs de l'océan Indien. La porosité des frontières n'est pas de nature à aider à endiguer le phénomène.
Cette évolution inquiétante soulève de nombreuses questions : comment Madagascar est devenu une plaque tournante majeure ? Les autorités malgaches sont-elles en mesure de freiner cette progression ? Les saisies récentes sont un signal fort, mais suffiront-elles à endiguer le flot de narcotiques transitant par l'île ? La communauté internationale et les autorités locales doivent redoubler d'efforts pour contrer cette menace croissante et protéger Madagascar d'une infiltration toujours plus profonde des réseaux de trafic de drogue.

La Rédaction

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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