Publié dans Société

Mort tragique de quatre employés de l’APIPA - Des gaz toxiques et nocifs à l’origine du drame

Publié le dimanche, 04 mai 2025
Les trois victimes étaient des éboueurs, tandis que la dernière étant leur chef de service, censé superviser les travaux Les trois victimes étaient des éboueurs, tandis que la dernière étant leur chef de service, censé superviser les travaux Crédit photo : APIPA

Un accident de travail fatal. Quatre employés de l’Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (APIPA) ont perdu la vie dans le site de regard temporaire localisé aux 67 Ha, en face de la station Jovena. Cet incident, survenu dans la nuit de vendredi à samedi dernier, serait dû à la présence de gaz toxiques et nocifs détectés sur les lieux, selon les analyses réalisées par l’Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN), sur demande de l’APIPA. « L’on attend le rapport final de l’INSTN. Mais depuis samedi soir, des prélèvements ont été effectués au niveau des regards afin d’évaluer le taux de toxicité présent sur les sites concernés », nous confie une source auprès du ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire (MDAT). Dans tous les cas, cette situation requiert des mesures urgentes de nettoyage et de sécurisation pour protéger les populations et les agents mobilisés.

Les regards temporaires sont des dispositifs situés en surface, permettant l’accès ponctuel aux ouvrages d’eaux pluviales pour y effectuer des vidanges par pompage et le curage des boues accumulées, selon le communiqué du MDAT. Ces opérations visent à protéger les conduites d’eaux usées enterrées en fonte, sans accès direct à ces dernières. Depuis 2019, l’APIPA assure deux campagnes d’entretien par an dans le cadre de la gestion des conduites d’eaux usées et des stations de pompage. Les agents mobilisés pour les travaux sont équipés d’équipements de protection individuelle (EPI) réglementaires, à savoir des casques, bottes et combinaisons. Un temps d’aération est systématiquement respecté à chaque point d’arrêt avant toute descente dans l’ouvrage. Toutefois, davantage d’équipements seraient requis dans ce genre de travaux, d’après les spécialistes, à l’exemple d’une protection respiratoire, une mesure d’atmosphère, un exfiltrateur d’air, etc., afin d’assurer la sécurité des agents.

 

Asphyxie soudaine

Tout s’est passé en l’espace de cinq minutes. Les 3 éboueurs et leur chef de service ont perdu la vie suite à une asphyxie soudaine, selon les informations recueillies auprès du MDAT. Les travaux avaient débuté à 22h par une intervention sur le regard de Bekiraro, suivant le protocole habituel. Le regard aux 67Ha étant le 7ème point, où les travaux se sont déroulés vers 2h du matin. Les éboueurs étaient censés mettre en place et orienter des dispositifs de vidange dans le regard. En fait, le premier y a descendu dans 3 mètres de profondeur, mais n’y est plus sorti. Alarmés, deux de ses coéquipiers étaient venus à la rescousse, mais le même sort leur était réservé. Le chef de service était censé superviser les travaux mais sur le moment, il y était aussi descendu pour les sauver, mais en vain. Une 5ème personne avait encore l’intention de descendre, mais le chauffeur le lui a interdit, après avoir entendu les derniers mots du superviseur : « Ne descendez plus ici », avant de rendre son dernier souffle.

 

Deux des éboueurs décédés habitent du côté du pont d’Ambodimita et le 3ème non loin, à Ankadibe. Ils étaient de bons amis, selon leurs proches. Leur décès reste un mystère pour les familles, puisque des cousins des victimes ont déjà effectué le métier en tant qu’agents temporaires, mais n’ont jamais rencontré de problème, selon les témoignages. Des traces de vomis étaient constatés sur le vêtement de l’une des victimes, selon toujours les témoins.  C’est pourquoi les familles ont demandé une autopsie, laquelle a pu se faire samedi en début de soirée. Les résultats ne sont pas encore communiqués. En attendant, les autorités compétentes ont effectué une réunion d’urgence afin de coordonner les actions liées à la décontamination du site où était survenu le drame. A cela s’ajoute l’aide allouée aux familles des victimes, dont des produits de première nécessité et des enveloppes. Affaire à suivre !

Recueillis par Patricia R. 

 

 

 

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Editorial

  • Ambition légitime !
    Encore et toujours dans le cadre global des deux évènements de haute importance et d’intérêt supérieur pour Madagasikara, à savoir la visite d’Etat et le Sommet de la COI, le pays vise à devenir le grenier de l’océan Indien. Une ambition légitime que les dirigeants de la Grande île n’ont pas cachée aux membres de la délégation à travers les réunions préparatoires et durant les cérémonies officielles. En réalité, le pays compte fermement redevenir le « Grenier de l’océan Indien ». En fait, la Grande île le fut déjà durant la Première République. L’autosuffisance alimentaire fut une réalité vécue au quotidien. On exportait, à part les produits de rente tels la vanille, le cacao ou autres, du riz (le fameux « riz rouge » ou le riz de luxe, le Madrigal) en Europe jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique, sans parler des îles voisines. Epoque où la Grande île portait fièrement l’étiquette l’« …

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