Plusieurs étudiants malagasy ayant bénéficié de bourses d’études, et qui ont achevé leur parcours universitaire à l'étranger, notamment au Maroc, en Algérie et en Indonésie, se retrouvent aujourd'hui dans une situation précaire, désireux de regagner Madagascar. Leur retour est actuellement entravé par l'absence de moyens logistiques et financiers adéquats.
Face à ce constat alarmant, le Gouvernement malagasy a annoncé, lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, que le budget nécessaire à leur retour est désormais sécurisé. Cette annonce, bien que rassurante en apparence, n'a pas dissipé l'inquiétude grandissante des parents, car le temps imparti pour leur séjour est largement dépassé pour la plupart de ces jeunes, les plaçant de facto en situation de fin de séjour, voire d'irrégularité administrative.
Leurs études terminées, ils n'ont plus droit au logement universitaire, contraints de trouver refuge chez des amis bienveillants ou de louer des appartements, voire de loger à l'hôtel, le tout à leurs frais. Une dépense insoutenable à long terme, d'autant plus que la valeur de l’ariary par rapport aux devises étrangères est très faible. Dès lors, l'urgence est de mise pour que les promesses de l'Etat se concrétisent rapidement en actions tangibles. Les parents s'interrogent sur la réelle disponibilité des fonds, craignant un simple effet d'annonce et redoutant la célèbre lourdeur administrative du pays qui ne ferait que retarder davantage ce rapatriement.
Certains étudiants avouent même, à demi-mot, devoir recourir à des emplois peu recommandables pour subsister. « Nous envoyons de l'argent à nos enfants pour leur survie, mais la valeur de l'ariary face aux devises étrangères est dérisoire. Notre souhait commun est d'accélérer le processus de rapatriement de nos enfants au pays », confie un parent. Il est à noter qu’en 2022, une trentaine d'étudiants boursiers ayant obtenu une formation au Maroc, en Russie et en Indonésie avaient déjà été rapatriés aux frais de l'Etat, et ce, à la suite d'une mobilisation de l'Union des Malgaches boursiers extérieurs (UMABEX).
Nikki Razaf