Publié dans Société

Empoisonnement à Ambohimalaza - Les proches des victimes en parlent !

Publié le vendredi, 18 juillet 2025

35 morts en 35 jours ! 31 d’entre ces victimes sont mortes à l’HJRA, tandis que les 4 autres ont perdu la vie dans d’autres centres hospitaliers. Un mois et quelques jours après l’anniversaire « noir », les parents et proches des victimes se sentent livrées à elles- mêmes, sans personne sur qui compter pour découvrir la vérité sur cette affaire. Certains d’entre eux ont brisé le silence pour exprimer leurs maux, souvenirs et attentes...

 

Marie R. a perdu ses 2 enfants en un mois. Son fils Onja est décédé le 16 juin tandis que sa fille Nombana a perdu la vie le 17 juillet, alors que son état de santé s’est nettement amélioré. Cette mère de famille pointe du doigt le mauvais traitement qu’elle a subi lors de la première nuit à l’hôpital, où son fils Onja et sa fille Nombana ont été admis à la suite de l’empoisonnement survenu à une fête d’anniversaire organisé dans la nuit du 14 juin dernier à Ambohimalaza. « Nombana et Fefe, la jubilaire, sont camarades de classe et amies depuis de nombreuses années. Elles traînaient souvent ensemble. Je le sais parce que ma fille m’envoyait souvent des photos d’elles et de leurs activités. Fefe organisait chaque année une fête d’anniversaire et ma fille y assistait ces 3 dernières années. Mais cette année, la fête s’est démarquée puisque ce n’était pas seulement un anniversaire, mais aussi un pot d’adieu pour Fefe qui a prévu de s’envoler à l’étranger (...) », se souvient la mère des victimes. Ses deux enfants y ont été invités et le lendemain, ils ont eu des malaises, au point de se rendre à l’hôpital. La fille a reconnu la majorité des hospitalisés, des invités de la fête. Son frère et elle ont dû se partager l’oxygène à chaque fois que l’un n’arrivait pas à respirer. Malheureusement, le frère est mort quelques heures après, tandis que la sœur était encore prise en charge à l’HJRA. 

Inconscients pendant des jours

Tiavina et Antsa font partie des victimes décédées à l’HJRA. L’un est mort le 12 juin dernier, alors que sa femme y est encore hospitalisée, tandis que l’autre a rendu l’âme, hier 18 juillet. Tiavina, un camarade de classe de Fefe, a été inconscient depuis son admission à l’hôpital jusqu’à sa mort, 29 jours après. « Les médecins ont administré les mêmes médicaments pendant les 4 semaines d’hospitalisation, dont des antibiotiques et des vitamines. L’état de santé de notre fils ne s’est pas amélioré jusqu’à sa mort », déplorent les parents de Tiavina. Quant à Antsa, le jeune homme de 20 ans a été inconscient pendant 26 jours d’hospitalisation, avant qu’il ouvre les yeux et la bouche. Ses parents ont repris espoir, jusqu’à ce qu’il s’affaiblisse après le lavage gastrique, cette semaine. Une infection microbienne serait à la cause de cette rechute mortelle, d’après son père. 

Appel à une évacuation sanitaire

F. et J. suivent encore des soins intensifs à l’HJRA. Ces deux jeunes filles ont aussi assisté à l’anniversaire « noir » à Ambohimalaza, l’une comme invitée et l’autre a accompagné l’amie de la jubilaire. «  F. était encore consciente et légèrement fatiguée au lendemain de la fête. Mais en se connectant sur Facebook, elle a vu toutes les publications et a paniqué. Elle s’est sentie mal, mais son père lui a donné un remède traditionnel à base de braise et d’eau, ce qui a engendré des vomissements pour faire sortir les toxines de son corps. Mais elle s’est ensuite affaiblie et a été emmené d’urgence à l’hôpital d’Itaosy, puis évacué à l’HJRA le lendemain. Depuis quelques jours, son état de santé s’est amélioré », raconte Rija R., le beau-père de F. La jeune fille de 22 ans se porte mieux tandis que d’autres victimes se trouvent encore dans un état critique. Des parents, y compris ceux des décédés, sollicitent une évacuation sanitaire à l’étranger pour sauver leurs enfants hospitalisés. Ils prévoient également de porter plainte contre la jubilaire, tandis que d’autres l’ont déjà fait, mais l’affaire n’a connu aucune suite jusqu’à maintenant. Quoi qu’il en soit, ce dossier est actuellement suivi de très près, tant à Madagascar qu’à l’étranger...

Recueillis par Patricia R.

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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