Depuis 2022, près de 18.000 enfants et adultes ont pu obtenir leur acte de naissance. Un engagement renouvelé en faveur de l'identité juridique pour tous a été scellé hier. A cet effet, la signature d'un nouveau protocole de coopération couvrant la période 2025-2026 a eu lieu entre la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette initiative ambitieuse vise à enregistrer 24.000 personnes supplémentaires à l'état civil, avec une attention particulière portée aux populations vulnérables. Elle s'inscrit directement dans le cadre de la cible 16.9 des Objectifs de développement durable (ODD), qui milite pour garantir une identité juridique pour chaque individu, incluant l'enregistrement des naissances.
Cela repose sur trois axes d'intervention stratégiques. Le premier axe met l'accent sur l'enregistrement rétroactif des naissances, une démarche cruciale pour permettre à des milliers de personnes dépourvues de documents officiels d'obtenir enfin un acte de naissance, indispensable à leur existence légale. Le deuxième volet de l'accord concerne la modernisation des guichets uniques, répartis dans les six Arrondissements de la capitale, un effort visant à simplifier et à rendre plus accessibles les services d'état civil pour tous les citoyens. Enfin, le troisième axe est dédié au renforcement des capacités au niveau des agents d'état civil, et ce à travers des formations spécialisées et la fourniture d'équipements informatiques adaptés, garantissant ainsi un service de qualité et efficace.
S’ouvrir aux perspectives
La première magistrate de la ville d’Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, a réaffirmé avec conviction l’engagement indéfectible de la Commune à poursuivre ces actions vitales. « Nous réaffirmons haut et fort notre engagement pour cela », a-t-elle déclaré, en soulignant l'importance de cette mission, tout en saluant la mobilisation exemplaire de tous les acteurs de terrain. A l’approche de la Journée africaine de l’état civil, la mairesse a insisté sur un principe fondamental : « Aucun citoyen ne doit être privé d’une existence légale ». De son côté, le représentant de l’OIF à Madagascar a rappelé une réalité. « Cet accord est bien plus qu’une signature : il y a des vies et des droits fondamentaux derrière ces chiffres », a-t-il affirmé, en mettant l'accent sur l'impact humain de l'initiative. Il a tenu à marteler une vérité simple mais puissante : « un acte de naissance représente plus qu’un papier. Il change une vie ». L'OIF a par ailleurs exprimé l'espoir que cette initiative puisse servir de modèle et inspirer d'autres projets porteurs de transformation sociale à Madagascar, en Afrique et même au-delà.
Nikki Razaf